Burundi/Belgique : Annulation de «la semaine belge » à Bujumbura
-Aucune explication, ni du côté belge, ni du côté burundais, n'a été donnée jusqu'à samedi 10H00 GMT

Burundi
AA/Bujumbura/Jean Bosco Nzosoba
Initialement fixée pour la période du 11 au 19 novembre à Bujumbura, la « semaine belge » a été annulée in extremis sur décision des autorités burundaises, a appris Anadolu d’une correspondance que
l’Ambassadeur de la Belgique au Burundi a adressée aux invités.
«Chers compatriotes, chers amis, pour des raisons indépendantes de notre volonté et par décision des autorités burundaises, la semaine belge 2017 est annulée. J’ai donc décidé, dans ces conditions,
d’annuler la réception à l’occasion de la fête du Roi», a déclaré vendredi soir Bernard Quintin, Ambassadeur de la Belgique au Burundi.
Le diplomate belge ne donne pas les raisons de cette annulation. Bujumbura n’a fait aucun commentaire sur cette décision jusqu'à samedi 10h00 GMT.
Après deux ans d’interruption à la suite de la crise qui secoue le pays, la Belgique allait renouer avec sa tradition d’organiser «une semaine belge » au Burundi. Cet événement constitue une opportunité pour
échanger sur les domaines économiques, la coopération au développement, la culture et la gastronomie.
La première édition de la semaine belge au Burundi a eu lieu en 2010 et la dernière en 2014.
Depuis plus de deux ans, les relations entre Bruxelles et Bujumbura sont au plus mal. Le Burundi accuse la Belgique, son ancienne Métropole, d’héberger ses opposants dont des auteurs de la tentative de coup d’Etat de mai 2015.
A l’instar de nombreux autres pays occidentaux la Belgique a suspendu son aide directe au Burundi, qui était pourtant son principal partenaire économique bilatéral.
Selon de nombreux observateurs, l’annulation de cet événement organisé par la Belgique au Burundi est un signe de mécontentement des autorités burundaises à la suite de la récente décision de la Cour pénale internationale (CPI) de mener des enquêtes sur de possibles crimes contre l’humanité commis au Burundi.
Bujumbura a en effet accusé l'Union européenne (UE) dont fait partie la Belgique, son ancienne métropole, d'être à l'origine de cette décision de la CPI.
Le Burundi a plongé dans une grave crise politico-sécuritaire depuis que le président Pierre Nkurunziza avait annoncé en avril 2015 sa candidature à un troisième mandat, jugé non constitutionnel par l'opposition, la société civile et de larges pans de son propre parti.
Un mandat qu'il a, quand même, obtenu en juillet de la même année au terme d'une élection boycottée par l'opposition. Les violences consécutives à cette crise ont déjà fait plus d'un millier de morts et poussé plus de 400.000 personnes à fuir le pays, selon le rapport de l’agence de l’ONU pour les réfugiés (UNHCR) publié le 31 octobre 2017.