Burkina Faso : suspension d’un programme de recherche sur les moustiques génétiquement modifiés
- Le programme financé par des fondations américaines suscite des polémiques depuis plusieurs années au Burkina Faso.

Burkina Faso
AA / Ouagadougou / Dramane Traoré
Le gouvernement burkinabè à travers le ministère de l'Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation (MESRI) a suspendu vendredi, les activités de « Target Malaria », un programme américain qui travaillait sur les moustiques génétiquement modifiés, au Burkina Faso.
"Il est mis fin à toutes les activités du projet Target Malaria sur toute l'étendue du territoire national", a indiqué le Secrétaire général du ministère de l'Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation Samuel Paré dans un communiqué.
"Les enceintes contenant les moustiques génétiquement modifiés sont sous scellés depuis le 18 août 2025 et tous les échantillons seront détruits suivant un protocole indiqué", a soutenu Paré.
Le communiqué précise que les moustiques mâles biaisés génétiquement modifiés sans impulsion génétique lâchés dans le village de Souroukoudingan, province du Houet, région du Guiriko dans l’ouest du pays ont été soigneusement traités par les services techniques compétents.
Les autorités burkinabè n’ont pas fourni plus de précisions pour justifier leur décision.
Target Malaria, un projet de recherche, financé principalement par des fondations américaines, notamment la Fondation Bill & Melinda Gates et Open Philanthropy et dont l’objectif est de réduire la population de moustiques vecteurs du paludisme en Afrique subsaharienne, selon ses promoteurs suscite des polémiques au Burkina Faso depuis plusieurs années.
Lors d’une conférence de presse tenue jeudi à Ouagadougou, la coalition de veille sur les activités biotechnologiques au Burkina Faso (CVAB) a dénoncé les activités du programme notamment dans l’ouest du Burkina Faso.
"Le forçage génétique est capable d’exterminer toute une espèce. Les scientifiques du monde entier appellent à la plus grande prudence et soulignent que cette technologie n’est pas encore prête à être utilisée sur le terrain, en raison de son haut degré d’incertitude et d’imprévisibilité", a déclaré à la conférence de presse Ali Tapsoba, un des responsables de la CVAB.
Pour sa part, le programme Target Malaria n’a pas encore commenté cette décision du gouvernement burkinabè.