Afrique

Burkina Faso : les détenus retrouvés morts avaient été exécutés

-Selon la société civile et le témoignage d’un parent de victime.

Lassaad Ben Ahmed  | 19.05.2020 - Mıse À Jour : 20.05.2020
Burkina Faso : les détenus retrouvés morts avaient été exécutés

Tunisia

AA / Tunis

Les 12 détenus retrouvés morts en cellule à Tanwalbougou, commune de Fada N’Gourma, dans l’est du pays, la semaine dernière, avaient été exécutés, selon le Collectif contre l’impunité et la stigmatisation des communautés (CISC) et le témoignage d’un parent de victime.

Le CISC a fait cette déclaration devant les représentants des médias locaux, lundi, en présence d'un parent de victime qui a apporté son témoignage.

« Il s’agit d’un assassinat sommaire », selon Daouda Diallo, secrétaire général du CISC, cité par le journal en ligne « lefaso.net ».

Le CISC a fondé son constat sur des photos montrant du sang sur les corps des détenus tués, ce qui écarte la thèse d’une mort par asphyxie, selon Daouda Diallo, affirmant avoir dépêché une équipe sur le terrain dès la publication de l’information sur la mort des prisonniers.

Lesquelles photos ont été projetées lors de cette conférence de presse. Les présumés terroristes ont été « bastonnés, humiliés ; ils ont été rassemblés comme du bétail sur la place du marché, avant d’être emmenés à bord de deux véhicules 4 x 4 », a souligné Daouda Diallo.

Pour appuyer sa théorie le CISC a fait venir le parent de l’un des prisonniers exécutés. Il s’agit d’Abdel Aziz Diallo, par ailleurs député-maire de Dori (nord-est) et qui a bien précisé que son témoignage est apporté en tant que cousin de l’une des victimes et non comme personnalité publique.

Abdel Aziz Diallo affirme avoir reconnu la trace d’une « balle dans la tête » lorsque les visages des victimes avaient été dévoilés (avant l’enterrement) devant les parents, dans le centre hospitalier de Fada N’Gourma.

« Tous les douze corps avaient été exécutés de manière systématique », a-t-il affirmé.

Le CISC a accusé les gendarmes d'avoir commis cette bavure. Leur « responsabilité ne saurait être écartée », selon l'avocat du Collectif, Ambroise Farama, qui a également pris la parole à cette occasion.

Pour rappel, douze détenus soupçonnés de terrorismes avaient été retrouvés morts en cellule à Tanwalbougou, un village de la commune de Fada N’Gourma, dans l’est du pays, le 12 mai courant, selon un communiqué émis par le procureur du Faso, Judicaël Kadeba.

Les faits dans cette affaire ont eu lieu dans la nuit du 11 au 12 mai courant, lorsque les forces de défense et de sécurité avait interpellé 25 personnes pour suspicion de terrorisme.

« Malheureusement douze (12) d’entre elles ont trouvé la mort au cours de la même nuit dans les cellules où elles étaient détenues », avait affirmé le procureur, précisant qu’« une enquête a été ouverte et des officiers de police judiciaire de la brigade de recherches de la gendarmerie de Fada N’Gourma se sont déplacés sur les lieux pour les constatations d’usage en la matière».

Cet incident n’est pas le premier du genre au Burkina Faso.

Le 15 juillet 2019, onze personnes placées en garde à vue avaient été retrouvées mortes dans les locaux de l’Unité antidrogue de la capitale, Ouagadougou.

Seulement une partie des dépêches, que l'Agence Anadolu diffuse à ses abonnés via le Système de Diffusion interne (HAS), est diffusée sur le site de l'AA, de manière résumée. Contactez-nous s'il vous plaît pour vous abonner.