Burkina Faso : l’Unité d’action syndicale dénonce le maintien des accords de coopération avec la France
- Lors d’une conférence de presse tenue mercredi à Ouagadougou, l’Unité d’action syndicale (UAS) composée de 6 centrales syndicales et de 17 syndicats autonomes a également critiqué la gestion du pouvoir par les autorités de la transition.

Burkina Faso
AA/ Ouagadougou/ Dramane Traoré
L’Unité d’action syndicale (UAS), principale plateforme syndicale du Burkina Faso a dénoncé mercredi, lors d’un point de presse, la gestion du pouvoir d’Etat par les autorités de la transition, notamment le maintien des accords de coopération avec la France.
S’exprimant lors de la conférence de presse, Olivier Guy Ouédraogo, président du mois de l’UAS a indiqué que les autorités de la transition sont "incapables d’opposer aux groupes terroristes une réaction à la hauteur des attentes des populations et promise par eux à leur prise du pouvoir".
Le Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR), ayant renversé l’ancien président Roch Marc Christian Kaboré le 24 janvier dernier, et son gouvernement se révèlent au peuple burkinabè à travers, entre autres, la revalorisation "indécente" des salaires du Président du Faso, du Premier ministre, des présidents d’institutions et des membres du gouvernement sous le prétexte de l’inflation, la "militarisation" de l’administration publique avec la nomination de militaires à des postes de responsabilité administrative, le maintien des accords de coopération "asservissants" avec la France, a-t-il expliqué.
Ouédraogo a soutenu que les autorités de la transition ont annoncé des mesures au niveau des zones à haut déficit sécuritaire dont la pertinence et l’efficacité peuvent être mises en doute au regard de l’expérience de l’application de ces mesures dans certaines régions, notamment le couvre-feu, et l’interdiction de circulation de certains engins.
"Le doute est d’autant fondé que le gouvernement n’a pas annoncé de mesures d’accompagnement, particulièrement en ce qui concerne les zones d’intérêt militaire", a dit le responsable syndical, qui note également des menaces et intimidations de citoyens qui ne font qu’exprimer leurs légitimes inquiétudes face à l’aggravation de la situation sécuritaire.
L’UAS dit avoir noté également une prime à l’impunité en faisant venir à Ouagadougou le 7 juillet courant – pour un séjour de deux jours- l’ancien président Blaise Compaoré en dépit du fait que ce dernier est sous le coup d’une condamnation judiciaire et d’un mandat d’arrêt international sous prétexte de "réconciliation nationale".
Selon les syndicats, six mois après le putsch, le Burkina Faso est davantage meurtri avec de nombreuses pertes en vies humaines avec près de la moitié du territoire national hors de contrôle, et des "terroristes" qui mettent tout en œuvre pour isoler les grandes villes.
"Nous assistons au contrôle par ces derniers de certains axes routiers et la destruction d’infrastructures vitales", a affirmé Olivier Guy Ouédraogo expliquant qu’aujourd’hui, plus de deux millions de personnes déplacées internes sont confrontées à des conditions de vie inhumaines et dégradantes.
"Au regard de tout ce qui précède, l’UAS interpelle encore une fois le gouvernement sur l’impérieuse nécessité d’apporter des solutions adéquates aux préoccupations du peuple dont principalement la restauration de l’intégrité du territoire national et la baisse des prix des produits de consommation courante", a-t-il souiligné.