Burkina Faso/Elections : la classe politique et les médias signent un "Pacte de bonne conduite"
Le pacte vise à garantir une campagne apaisée et l’acceptation des résultats par tous les acteurs, selon le Conseil supérieur de la communication
Burkina Faso
AA/Ouagadougou/Dramane Traoré
Les candidats en lice aux élections couplées (présidentielle et législatives) du 22 novembre 2020 au Burkina Faso ainsi que les acteurs de la société civile et les hommes de médias ont signé lundi soir, un "Pacte de bonne conduite", afin de garantir une campagne apaisée et l’acceptation des résultats par tous les acteurs, a-t-on appris, mardi, auprès du Conseil supérieur de la communication (CSC).
Financée par le Programme des Nations-unies pour le développement (PNUD) et conduite par le CSC, la signature du "Pacte de bonne conduite", est un moyen juridique supplémentaire qui consacre l’engagement sur l’honneur des acteurs politiques, médiatiques et de la société civile, à conformer leur conduite aux aspirations profondes de paix et de cohésion, souligne un communiqué du CSC publié mardi.
"Le but ultime étant de faire en sorte que le discours politique électoral ne rompe pas l’harmonie de l’unité nationale", a souligné dans le communiqué, le président du CSC, Mathias Tankoano, ajoutant que "la fragilité du moment commande des garde-fous afin d’éviter des conflits".
Le président du CSC a assuré que "l’ensemble des acteurs ont décidé de façon consensuelle, de préserver l’intérêt général au détriment de l’intérêt personnel".
Tankoano a, par ailleurs, appelé les hommes de médias à garantir "l’accès égal des candidats aux médias publics et l’équilibre de l’information dans les médias privés".
S’exprimant devant la presse à l’issue de la signature du "Pacte" le chef de file de l’Opposition politique burkinabé Zéphirin Diabré, a souligné qu’il s’agit d’un engagement à se confiner dans de bonnes règles de conduite et à éviter tout autre comportement qui puisse être de nature à entacher le caractère apaisé de ces élections.
"C’est bien que nous ayons signé ce pacte mais cela ne résout pas l’ensemble des questions qui peuvent entacher le caractère transparent des élections. Il faudrait qu’on ait une réflexion beaucoup plus approfondie sur toutes les pratiques malsaines qui polluent le climat démocratique pendant les élections ", a-t-il dit.
Le 22 novembre prochain, après un audit du fichier électoral- qui a permis d’identifier et de supprimer 1 425 725 doublons - ce sont au total 5 040 143 Burkinabés qui iront dans les urnes pour élire leur nouveau Président et les 127 députés qui siègeront au Parlement.
Treize candidats, dont le président sortant Roch Marc Christian Kaboré, sont en lice pour la présidentielle, alors que 152 partis politiques, six alliances et 30 regroupements d’indépendants sont à la conquête des 127 sièges au Parlement.
La campagne électorale pour ces élections couplées présidentielle et législatives démarre du 31 octobre à minuit et prendra fin le vendredi 20 novembre 2020 à minuit.
En raison de l’insécurité qui touche plusieurs localités du pays, 1500 villages (sur plus de 8000) dans 22 communes (sur plus de 300) n’ont pas pu être couverts par ce recensement. Mais les résultats de ces élections seront validés sans le vote de ces zones, conformément à une loi votée par le Parlement.
