Afrique

Burkina Faso : des coups de feu entendus à nouveau dans le centre-ville de la capitale

-Au lendemain de la prise du pouvoir par un groupe de militaires proches de Damiba

Ekip  | 01.10.2022 - Mıse À Jour : 01.10.2022
Burkina Faso : des coups de feu entendus à nouveau dans le centre-ville de la capitale

Burkina Faso

AA/Ouagadougou/Dramane Traoré

Des militaires burkinabè sont descendus, samedi, dans certaines artères du centre-ville de la capitale burkinabè, Ouagadougou, en tirant en l’air créant la panique, au lendemain de la proclamation à la télévision publique par un groupe de militaires d’un coup d’Etat contre le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba.

Les premiers tirs ont débuté entre 10 heures et 11 heures aux alentours de la place de la Nation dans le centre-ville de la capitale, non loin d’un camp militaire, selon plusieurs commerçants qui ont fermé leurs boutiques.

"Je suis au grand marché de Ouagadougou. C’est la débandade ici. Chacun est en train de rentrer chez soi", a confié Salam Ilboudo, un commerçant, joint au téléphone par l’Agence Anadolu.
Des militaires en armes étaient toujours présents dans les alentours de la Primature et de la télévision publique ce samedi.

La voie menant à la Présidence ouverte dans la matinée de ce samedi a été refermée à la circulation, selon le constat fait par un correspondant de l’Agence Anadolu.

Aucune information sur les motivations de ces nouveaux tirs n’était disponible samedi à 13h00 GMT.

Pourtant, vendredi, le chef d'état-major colonel-major David Kabré avait appelé tous les militaires à rejoindre leurs casernes sur toute l'étendue du territoire national jusqu'à nouvel ordre.

Un groupe de militaires proches de Damiba a engagé dans la nuit de jeudi à vendredi un mouvement d’humeur. Ils ont ensuite fait une déclaration à la télévision publique dans la soirée de vendredi pour annoncer la prise du pouvoir.

Conduit par le capitaine Ibrahim Traoré âgé de 34 ans, le groupe de militaire accuse Damiba d’avoir opéré des choix "hasardeux" qui "ont progressivement affaibli" le système sécuritaire du pays.

Les nouvelles autorités conduites par le capitaine Ibrahim Traoré, disent engager l’ensemble des forces combattantes à se recentrer sur la situation sécuritaire.

Elles ont, entre autres, annoncé la dissolution du gouvernement, la suspension de la constitution, de toute activité politique et de la société civile et la convocation prochaine des forces vives de la nation pour écrire une nouvelle charte et désigner un président civil ou militaire.

Dans sa déclaration lue à la télévision publique (RTB) vendredi soir, le groupe de militaires a tenté de rassurer la communauté internationale en affirmant que le Burkina Faso continuera de respecter ses engagements internationaux notamment les droits humains.

La Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a quant à elle jugé "inopportun" ce coup de force qu’elle a condamné dans un communiqué, avant d’exiger "le respect scrupuleux du chronogramme déjà retenu avec les Autorités de la Transition pour un retour rapide à l’ordre constitutionnel au plus tard le 1er juillet 2024".

Dans un communiqué publié samedi, l’Union africaine a "condamné sans équivoque" cette deuxième prise de pouvoir par la force avant d’appeler les militaires à "s'abstenir immédiatement et totalement e tout acte de violence ou de menaces aux populations civiles, aux libertés publiques, aux droits de l'homme et au strict respect des échéances électorales pour un retour à l'ordre constitutionnel au plus tard le 1er juillet 2024".

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