Burkina Faso : arrivée à Ouagadougou de l’ancien président Balaise Compaoré
- Compaoré participe vendredi à une rencontre avec l’actuel président burkinabè Damiba et quatre autres anciens chefs d’Etat.

Burkina Faso
AA / Ouagadougou / Dramane Traoré
L’ancien président burkinabè Blaise Compaoré, en exil depuis 8 ans en Côte d’Ivoire, est arrivé jeudi à Ouagadougou, capitale burkinabè, aux environs de 13h 58 GMT, pour prendre part à une rencontre de haut niveau, prévue vendredi avec l’actuel président le Lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba et les anciens présidents burkinabè.
Blaise Compaoré est arrivé à bord d’un avion Gulfstream G550 de la présidence ivoirienne, mais les officiels et ses proches étaient au pied l’avion.
Il est accompagné de son épouse Chantal Compaoré et un conseiller du président ivoirien Alassane Ouattara, Ally Coulibaly, selon les images publiées par ses proches, notamment sa formation politique.
Compaoré a été accueilli à l’aéroport par le ministre burkinabè en charge de la Réconciliation Yéro Boly.
Habillés aux couleurs du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), quelques sympathisants de Compaoré étaient aux abords l’aéroport pour manifester leur joie.
"Nous sommes sortis pour accueillir Blaise Compaoré qui est un homme de paix. Nous pensons que sa place est au pays et qu’il peut aider à stabiliser le pays", a déclaré à l’Agence Anadolu, Nana Thibaut un fervent sympathisant de Compaoré.
En plus de Compaoré, qui a dirigé le Burkina Faso durant plus de 27 ans (15 octobre 1987- 31 octobre 2014, Roch Marc Christian Kaboré (2016-2022), Michel Kafando (23 septembre 2015- 29 décembre 2015), Yacouba Isaac Zida (1er novembre 2014-18 novembre 2014) et Jean-Baptiste Ouédraogo (1982-1983) participeront à cette rencontre de haut niveau, selon la Présidence burkinabè.
Cette rencontre qui s'inscrit dans le cadre de la réconciliation et de la lutte contre le terrorisme qui endeuille ce pays d’Afrique de l’ouest depuis 2015, selon les autorités, est diversement appréciée, étant donné que deux anciens chefs d’Etat à savoir Compaoré et Zida, tous en exil sont poursuivis par la justice burkinabè.
Les avocats de la famille Sankara ont indiqué que Blaise Compaoré a été condamné à vie dans ce dossier et que ce jugement vaut titre de détention pour les accusés condamnés à une peine privative de liberté non couverte par la détention provisoire conformément aux dispositions de loi.
Pour sa part, le gouvernement a assuré mercredi soir dans un communiqué que "cette rencontre importante pour la vie de la Nation n’entrave pas les poursuites judiciaires engagées contre certains".
Blaise Compaoré, 71 ans, qui a dirigé le Burkina Faso durant 27 années, a été jugé par contumace et condamné le 6 avril dernier, à la prison à vie, dans le procès de l’assassinat en 1987 du capitaine Thomas Sankara, alors qu’il était président du Burkina Faso.
Quant à Yacouba Isaac Zida, il s’est réfugié au Canada depuis le premier mandat de Roch Marc Christian Kaboré en 2016.
Son nom apparaît dans le rapport d'enquête sur les répressions des manifestants durant l'insurrection populaire d'octobre 2014.
Il est également soupçonné par la justice de malversations financières au moment où il occupait le fauteuil présidentiel.
Dans une déclaration publiée mercredi, l’Unité d’Action Syndicale (UAS) a rappelé qu’elle reste attachée au triptyque ‘’vérité-justice-réconciliation’’ et que la réconciliation "ne doit, ni ne peut se faire en consacrant l’impunité ou en opérant des arrangements entre politiciens".
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