AA/ Ouagadougou/ Olympia de Maismont           

La justice burkinabè a lancé un mandat d’arrêt international contre l’ancien président Blaise Compaoré, pour sa présumée implication dans l’assassinat de l’ancien chef d’Etat Thomas Sankara, lors du coup d’état du 15 octobre 1987 qui porta Compaoré au pouvoir, a indiqué lundi à Anadolu, une source judiciaire.

 Selon la source proche du "dossier Sankara" qui a requis l’anonymat, Blaise Compaoré serait inculpé pour « assassinat », « attentat » et « recel de cadavre », selon le mandat d'arrêt émis le 4 décembre dernier.

L’enquête sur la mort de Sankara, considéré comme sujet tabou durant le règne de Compaoré (chassé par une insurrection populaire le 31 octobre 2014, après 27 ans de pouvoir), a été ouverte fin mars 2015.

 Au mois de mai de la même année, le corps présumé de Sankara, a été exhumé, afin de faire la lumière sur les circonstances de sa mort, et l’annonce de résultats des tests ADN qui étaient attendus ce lundi a été reportée au 23 décembre.

Les résultats de l’autopsie révélés en octobre dernier, indiquaient que le corps présumé du « père de la révolution » était criblé de balles.

Au moins une demi-douzaine d’autres personnes ont aussi été inculpées dans le cadre de l’affaire Sankara, dont la majorité des soldats de l’ex- régiment de sécurité présidentielle (RSP), dissout en novembre dernier à la suite de leur tentative de coup d’état avorté en septembre 2015.

Le général Gilbert Diendéré, ancien bras droit de Compaoré, et chef des putschistes, a, lui aussi été inculpé pour « assassinat », « attentat » et « recel de cadavre » le 12 décembre dernier.

L’ancien président du Burkina Faso vit désormais en exil en Côte d’ivoire. Aucune réaction du pays hôte n'a été enregistrée jusqu'à 18h31 GMT.

Ce mandat d'arrêt,  intervient alors que le régime de transition s'achèvera officiellement le 29 décembre prochain, avec l'investiture officielle du nouveau président élu, Roch Marc Christian Kaboré.