AA/Ouagadougou/Dramane Traoré

Le Conseil constitutionnel du Burkina Faso a constaté dans une décision "l’existence de cas de force majeure" dans 1645 secteurs ou villages soit 17 ,70% du territoire, à cause des attaques terroristes, et a décidé d’exclure ces zones du double scrutin présidentiel et législatif.

Un rapport de la commission électorale nationale indépendante (Ceni) indique que six régions sur les treize que compte le Burkina Faso, touchées par le phénomène d'insécurité n'ont pu être couvertes entièrement par l'opération d'enrôlement en vue de la mise à jour du fichier électoral.

Selon la décision du Conseil constitutionnel publiée samedi, ces régions non couvertes totalisent 1645 secteurs ou villages soit 17,7% du territoire.

Le document note entre autres, la présence de groupes terroristes dans les localités visées, l’absence de l'administration dans les zones affectées par le terrorisme, l’abandon par les populations de leurs lieux de résidence pour d'autres localités, l’impossibilité d'accéder à certaines communes par la route du fait que celle-ci est minée par des engins explosifs ou menacée par les embuscades meurtrières surtout à l’encontre de tout convoi officiel de I‘Etat.

Les juges du Conseil constitutionnel soulignent que le terrorisme est un événement imprévisible, irrésistible et échappant à tout contrôle, ce qui entraîne I‘impossibilité de réaliser ou d'achever les opérations d'enrôlement des électeurs sur une partie du territoire national.

La campagne électorale pour le double scrutin présidentiel et législatif du 22 novembre a débuté ce samedi 31 octobre à minuit et prendra fin le vendredi 20 novembre 2020 à minuit sur toute l’étendue du territoire national du Burkina Faso.

Treize candidats sont en lice pour la présidentielle, alors que 10 652 candidats se disputeront les 127 sièges au Parlement.

Le fichier électoral est arrêté au nombre de 6 490 144 électeurs, et les élections auront lieu à l’intérieur comme à l’extérieur dans 21 155 bureaux de vote, selon la Ceni.

Concentrées dans un premier temps dans le Sahel, le nord et l’est du pays aux frontières du Mali et du Niger, les attaques terroristes qui ont débuté en 2015 au Burkina Faso, ont progressivement atteint les autres régions du pays.

Depuis cette date, 1665 personnes, dont 1229 civils et 436 membres des forces de défense et de sécurité, ont été tuées dans des attaques terroristes dans le pays, selon un décompte du Conseil économique et social (CES) du Burkina Faso.

Ces attaques ont également contraint plus d'un million de personnes à fuir leurs villages. Trois millions de personnes ont besoin d’une assistance humanitaire dans le pays, selon le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA).