Afrique

Barrage de la Renaissance : Échec des négociations entre l’Egypte, le Soudan et l’Éthiopie

- Lors de la réunion tenue du 4 au 6 avril à Kinshasa.

Lassaad Ben Ahmed  | 06.04.2021 - Mıse À Jour : 06.04.2021
Barrage de la Renaissance : Échec des négociations entre l’Egypte, le Soudan et l’Éthiopie

Congo, The Democratic Republic of the

AA / Kinshasa / Pascal Mulegwa

Les négociations entre L'Ethiopie, l'Egypte et le Soudan autour de la construction du méga-barrage hydroélectrique de la Renaissance sur le fleuve du Nil par Addis-Abeba, entamées samedi dernier sous la médiation du président de la République démocratique du Congo et Président en exercice de l’Union africaine, Félix Tshisekedi, ont échoué après deux jours de discussions et une nuit blanche dans un hôtel à Kinshasa.

Le communiqué final, rendu public mardi, relève en substance que « les participants ont exprimé leur profonde gratitude au leadership de Félix Tshisekedi et au peuple congolais pour son hospitalité ».

Initialement prévues pour durer deux jours, dimanche et lundi, les discussions se sont poursuivies jusqu'à mardi sans qu'un compromis ne soit trouvé entre les trois protagonistes représentés par les ministres des affaires étrangères et ceux en charge des eaux et de l'électricité.

Peu avant midi, l'Égypte a annoncé l'échec des pourparlers qui n'ont pas progressé et n'ont pas débouché sur un accord sur la relance des négociations.

Le porte-parole du ministère égyptien des Affaires étrangères, Ahmed Hafez, a déclaré dans un communiqué sur sa page Facebook officielle que l'Éthiopie a rejeté toutes les propositions et alternatives avancées par l'Égypte et soutenues par le Soudan, afin de développer le processus de négociation, à même de permettre aux pays et aux parties associées aux négociations en tant qu'observateurs de participer activement aux discussions, de contribuer à la conduite des négociations et deproposer des solutions aux questions techniques et juridiques controversées.

Selon le communiqué, l'Éthiopie a également rejeté une proposition égyptienne présentée lors de la séance de clôture de la réunion ministérielle et soutenue par le Soudan dans le but de reprendre les négociations sous la direction du président congolais et avec la participation d'observateurs conformément au mécanisme de négociation existant.

«Cette position révèle une fois de plus le manque de volonté politique en Éthiopie de négocier de bonne foi et ses efforts pour tergiverser en se contentant d'un mécanisme de négociation formel et inutile, ce qui est regrettable. approche dont le négociateur égyptien est bien conscient », a déclaré le porte-parole égyptien.

A l’ouverture des négociations, Félix tshisekedi avait appelé à placer la « dimension humaine » au cœur de négociations.

Les trois pays négocient sans succès depuis près d'une décennie concernant la gestion et le remplissage du réservoir du Grand barrage de la Renaissance qu'Addis Abeba construit sur le Nil bleu. Le projet de 4,6 milliards de dollars avait été lancé en 2011. Il est destiné à devenir la plus grande installation hydroélectrique d'Afrique, selon les prévisions Ethiopiennes.

Le projet inquiète intensément l'Egypte avec ses plus de 100 millions d'habitants qui dépendent à 97% du Nil pour l’eau.

Ce barrage pourrait réduire les capacités du Nil qui coule sur plus de 6 000 kilomètres.

C’est une source d'approvisionnement en eau et en électricité essentielle pour une dizaine de pays d'Afrique de l'Est.

Source d’inquiétude pour l’Egypte, le projet est cependant salutaire pour le Soudan qui a connu des inondations meurtrières et qui espère que le barrage permettra d'aider à réguler le flux du fleuve.

Mais le gouvernement de Khartoum s’est rétracté récemment lorsque l’Ethiopie a annoncé son intention d'entamer la deuxième phase de remplissage de son mégabarrage sur le Nil. Ce qui constituait une « menace directe pour la sécurité nationale soudanaise », selon le gouvernement soudanais.

Si l’Éthiopie estime d’un ton souverainiste ne pas avoir à négocier pour ce projet, l’Egypte, le Soudan et les Nations Unies exigent un « accord commun » qui prend en compte les impacts environnementaux à court, moyens et longs termes.

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