Banque Mondiale : La croissance en Afrique subsaharienne ne parvient pas à «décoller» en 2019
- La croissance devrait se situer à 2,6 % en 2019, contre 2,5 % l’année précédente, une performance inférieure de 0,2 point par rapport aux prévisions.

Burundi
AA / Jean Bosco
Freinée par «les incertitudes persistantes de l’économie mondiale et des réformes intérieures qui marquent le pas», la croissance économique en Afrique subsaharienne ne parvient pas à «décoller» en 2019, a déclaré la Banque Mondiale (BM) dans un communiqué de presse.
«Les économies africaines subissent les contrecoups de la conjoncture internationale», a déclaré, mercredi, Albert Zeufack, économiste en chef de la Banque mondiale pour l’Afrique.
La Banque Mondiale a donné ces déclarations en se référant à son rapport semestriel sur la conjoncture économique africaine.
«Globalement, la croissance devrait ressortir à 2,6 % en 2019, contre 2,5 % l’année précédente, une performance inférieure de 0,2 point de pourcentage aux prévisions d’avril».
Au-delà des moyennes régionales, le bilan est mitigé d’un pays à l’autre. La reprise dans les trois plus grandes économies de la région (Nigéria, Afrique du Sud et Angola) reste timide et «assombrit les perspectives régionales».
«Au Nigéria, le secteur non pétrolier manque de dynamisme tandis qu’en Angola, c’est le secteur pétrolier qui peine à progresser. En Afrique du Sud, une certaine défiance des investisseurs pénalise l’activité», a fait remarquer la BM.
Au Nigéria, la croissance devait s’élever à 2% en 2019 et à 2.1% en 2021.
En Afrique du Sud, une croissance de 0.8% est prévue pour 2019 ; de 1% pour 2020 et de 1.3% pour 2021.
EN Angola, une croissance de 0.7% est prévue pour 2019 ; de 2.2% pour 2020 et de 2.7 pour 202.
Exception faite de ces trois pays, la croissance devrait rester robuste dans le reste du sous-continent, malgré un ralentissement dans plusieurs pays. Le document de la Banque mondiale, ne donne pas plus de précisions sur les pays performants.
«Le rythme moyen des pays pauvres en ressources devrait se tasser, conséquence des cyclones tropicaux ayant frappé le Mozambique et le Zimbabwe, de l’incertitude politique au Soudan, du recul des exportations agricoles au Kenya et des mesures d’assainissement budgétaire au Sénégal», a indiqué la BM.
Parlant des pays de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac), riches en ressources, la BM a déclaré que «l’activité devrait croître à un rythme modéré à la faveur d’une hausse de la production de pétrole».
Mais les pays exportateurs de métaux doivent «s’attendre à un fléchissement, lié au ralentissement de l’activité minière et au repli des cours de minerais».
Selon la BM, la mauvaise gestion en Afrique est aussi à l’origine d’une faible croissance.
«La faiblesse de la croissance dans les pays d’Afrique est clairement corrélée à la faiblesse de gouvernance et, les responsables publics et les citoyens doivent placer la transparence et l’efficacité des institutions au cœur de leurs priorités», a encore déclaré Albert Zeufack, économiste en chef de la Banque mondiale pour l’Afrique.