AA / Isatanbul / Serap Dogansoy

Deux hauts gradés de l’armée béninoise, retenus en otage par des militaires mutins lors de la tentative de coup d’État de dimanche, ont été libérés ce lundi à Cotonou, selon des sources sécuritaires.

Cette libération intervient au lendemain d’une mutinerie menée par un groupuscule de soldats, qui avait brièvement fait basculer la capitale économique du pays dans un climat de forte tension. Des coups de feu avaient notamment été entendus autour du domicile du président Patrice Talon, avant la prise temporaire de la télévision nationale par les mutins.

À l’antenne, ces militaires s’étaient présentés comme le « Comité militaire pour la Refondation », annonçant la suspension de la Constitution, la destitution du chef de l’État et la dissolution des institutions. Leur déclaration avait été interrompue après l’intervention des forces loyalistes, qui ont rapidement repris le contrôle de la situation.

Dans une déclaration lue dimanche sur la télévision nationale, le ministre béninois de l’Intérieur et de la Sécurité publique, Alassane Seidou, avait indiqué qu’un « groupuscule de soldats » avait tenté de « déstabiliser l’État et ses institutions », saluant le professionnalisme des Forces armées béninoises restées fidèles à leur hiérarchie.

La France a, de son côté, démenti toute information faisant état d’un refuge de responsables béninois à l’ambassade de France à Cotonou. « Des allégations font croire que des autorités béninoises auraient trouvé refuge à l’ambassade de France à Cotonou. Rien de tout cela n’est vrai », a déclaré le porte-parole du ministère français de l’Europe et des Affaires étrangères, Pascal Confavreux, dans un message publié sur la plateforme X, basé aux États-Unis. Il a précisé que Paris suivait la situation « avec attention » et avait appelé les ressortissants français à rester confinés à leur domicile.

Au niveau régional, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a condamné « fermement » cette tentative de coup d’État et assuré de son soutien au gouvernement et au peuple béninois, évoquant la possibilité du déploiement de la force régionale afin de défendre l’ordre constitutionnel et l’intégrité territoriale du pays.