Au Sénégal, le lutteur japonais Shogo apprend la lutte traditionnelle tout en préparant les enfants aux Jeux olympiques
- Ils ne croyaient pas que je luttais parce que je n'étais pas grand comme les Sénégalais, ils disaient « ta force n'est pas suffisante pour nous », mais avec le temps, ils ont vu mes techniques de lutte, ils m'ont accepté parmi eux.

Dakar
AA / Dakar / Fatma Esma Arslan
Le lutteur japonais Shogo Uozumi, qui vit au Sénégal, apprend la lutte traditionnelle sénégalaise tout en apprenant aux enfants la lutte gréco-romaine olympique.
Shogo Uozumi, ou "Songo Tine" comme il est connu localement, est venu pour la première fois au Sénégal en 2017 avec l'Agence japonaise de coopération internationale (JICA).
Uozumi, qui a travaillé comme instructeur bénévole de lutte pour les enfants pendant 2 ans dans la ville de Thiès, à 70 kilomètres de Dakar, et qui est retourné à Tokyo après l'expiration de son mandat, a participé à l'équipe de protection de Hiroshi Hase, alors membre de la Chambre des représentants du Japon.
Il a décidé de revenir au Sénégal en 2022 lorsque Hiroshi est devenu gouverneur de la préfecture d'Ishikawa.
Depuis 2022, Uozumi, 31 ans, qui a également suivi une formation universitaire en lutte, enseigne bénévolement à des enfants à Thiès, tout en se spécialisant dans la lutte sénégalaise, connue sous le nom de "laamb".
Présent à Dakar depuis janvier pour acquérir plus d'expérience dans la lutte sénégalaise et hébergé chez une famille sénégalaise du quartier des pêcheurs du district de Yoff, Uozumi s'entraîne 5 jours par semaine dans l'après-midi avec les lutteurs du quartier.
Uozumi, qui a 524 mille followers sur TikTok sous le nom d'utilisateur "Songo Tine Japonais", est également apprécié par les Sénégalais pour ses posts dans la langue locale Volof sur la vie quotidienne dans le pays.
- "Ils ne croyaient pas que je luttais parce que je n'étais pas grand comme les Sénégalais"
La journaliste de l'AA s'est entretenu avec Uozumi, après l'entraînement, au sujet de ses objectifs futurs et ses projets au Sénégal.
Uozumi a souligné que lorsqu'il est arrivé au Sénégal, il s'est rendu compte que la culture de l'hospitalité, connue sous le nom d'« omotenashi » dans son pays et de « teranga » au Sénégal, était très similaire, et qu'il s'est facilement adapté au pays parce que les Sénégalais étaient plus ouverts et plus sociaux.
Les lutteurs sénégalais l'ont abordé avec scepticisme au début.
"Ils ne croyaient pas que je luttais parce que je n'étais pas aussi grand que les Sénégalais, ils disaient 'ta force n'est pas suffisante pour nous', mais au fil du temps, quand j'ai lutté avec eux et vu mes techniques de lutte, ils m'ont accepté parmi eux. Je ne me sens pas du tout comme un étranger".
- "J'apprends la lutte traditionnelle en enseignant la lutte gréco-romaine"
Uozumi a rappelé que la lutte sénégalaise n'est pas incluse dans les Jeux Olympiques :
"Mon objectif principal au Sénégal est d'aider les enfants à s'ouvrir au monde en leur enseignant un style de lutte international tel que le grappling et de les préparer pour les Jeux olympiques de la jeunesse qui se tiendront au Sénégal en 2026. Je continue à apprendre la lutte traditionnelle tout en enseignant le grappling aux enfants, mon objectif étant de lutter dans l'arène nationale où se déroulent les plus grands tournois de lutte du pays. D'autre part, je prépare les lutteurs sénégalais pour les tournois de MMA (Mixed Martial Arts) et de kick boxing à travers le monde, il y a des lutteurs sénégalais que j'ai envoyés à des tournois de MMA au Japon et qui sont revenus avec un sérieux succès."
"Au Sénégal, la lutte n'est pas seulement un sport, c'est un mode de vie", a-t-il affirmé, ajoutant que les amateurs de lutte devraient absolument venir au Sénégal pour découvrir la lutte traditionnelle.
- La lutte sénégalaise, d'un divertissement post-récolte à un sport national
La lutte traditionnelle au Sénégal, connue sous le nom de « laamb » dans la langue locale Volof, remonte au 14ème siècle.
La lutte traditionnelle, qui est apparue pour divertir le groupe ethnique des Sérères travaillant dans l'agriculture à la fin de la saison des récoltes, est également connue pour être utilisée dans des cérémonies destinées à préparer les hommes des Sérères à la guerre.
Il existe deux versions de la lutte traditionnelle sur sable, l'une qui permet aux lutteurs de se frapper l'un l'autre et l'autre qui interdit les coups.
La lutte sénégalaise, qui mêle lutte physique et acrobatie, est gagnée lorsqu'une partie de l'adversaire touche le sol.
La lutte traditionnelle, qui a commencé à se professionnaliser dans les années 1990, est aujourd'hui le sport le plus suivi dans le pays après le football.
* Traduit du turc par Tuncay Çakmak
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