Afrique

Au Rwanda, la passion de l'agriculture branche les jeunes et stimule l’économie

Le gouvernement rwandais a parié depuis des années sur l'agriculture pour développer son économie, à travers, notamment, une implication optimale des jeunes

Nadia Al Chahed  | 20.07.2016 - Mıse À Jour : 25.07.2016
Au Rwanda, la passion de l'agriculture branche les jeunes et stimule l’économie

Kigali


AA/ Kigali-Rwanda/ Josiane Kouagheu


Au "Gashora Girls Academy of Science And Technology," collège huppé situé sur les hauteurs de Kigali, la capitale du Rwanda, Sandrine,17 ans et ses amies produisent du chocolat à base de cacahuètes et des jus de fruits.

Chaque semaine, environ 100 bouteilles de jus et 200 boîtes de chocolat sont vendues aux grands hôtels de la capitale, déclare Sandrine, directrice de la «Gashora Girls Farm», projet lancé il y a deux ans et supervisé par le collège .

"Nous avons la passion de l’agriculture et nous voulons devenir de grands scientifiques et agriculteurs pour contribuer au développement de notre pays", affirme Sandrine.

Férues d'agriculture, Sandrine et ses amies ne sont pas les seules à l'être au Rwanda. Plusieurs jeunes partagent cette même passion, dans ce pays où le gouvernement a parié depuis des années sur le développement agricole pour booster son économie. Plus de la moitié de la population s'y est, d'ailleurs, investie, selon le ministre d’Etat en charge de l’Agriculture et des ressources animales du Rwanda, Tony Nsanganira.

"Le gouvernement du Rwanda a beaucoup investi ces quinze dernières années afin de passer d'une agriculture de subsistance à une agriculture à forte valeur ajoutée qui crée des emplois et des richesses", précise, encore, le ministre rwandais dans une déclaration à Anadolu.

"Nous avons, notamment, oeuvré à intensifier la production à travers une plus grande implication du secteur privé", explique le ministre précisant que "tout commence dans les écoles primaires et les lycées à travers la sensibilisation des jeunes quant à l'intérêt de s'orienter vers les activités agricoles".

C'est à ce propos que le gouvernement a crée le «Rwanda youth in Agrobusinness Forum», un espace où les jeunes apprennent à concrétiser leurs idées de projet, communiquent avec d'autres entrepreneurs et bénéficient des conseils des aînés et des experts, poursuit le ministre Tony Nsanganira se félicitant des résultats enregistrés et soulignant que le secteur agricole contribue, aujourd'hui, à plus du tiers du PIB national.

Le «National Agricultural Show», exposition annuelle lancée il y a onze ans à Kigali, est une autre initiative qui vise à promouvoir les activités agricoles et agroalimentaires. Ce salon d'une semaine est à chacune de ses éditions une occasion de présenter aux visiteurs du monde entier les produits agricoles du pays: professionnels, investisseurs, potentiels clients et membres du gouvernement côtoient les innovateurs agricoles, ceux qui transforment les produits agricoles issus directement des plantations.


« J’y expose depuis deux ans. Une occasion pour moi non seulement de vendre mes produits mais aussi de rencontrer d'éventuels partenaires", assure à Anadolu, Patience, fabricante de vins de bananes.

Clarisse Murekatete, la vingtaine, cofondatrice avec ses trois amis de la start-up Carl Group Ltd produisent des «Vit-A Bread», des gâteaux, pains et beignets faits à base de farine de patate douce et orange, un tubercule produit en grande quantité au Rwanda, se considère comme une «agribusinesswoman» confirmée.

Chaque semaine, leur entreprise, créée en 2014 produit quelques 3000 beignets, des centaines de gâteux et baguettes de pains, livrés aux clients de la capitale. "Nous achetons nos tubercules directement auprès des agriculteurs. Nous les transformons au sein de notre structure. Les gens apprécient nos produits", se réjouit Clarisse qui précise que son projet emploie une dizaine de personnes.

Si l’accès au financement reste une des principales difficultés qui se pose face à l’entrepreneuriat des jeunes au Rwanda, le gouvernement a trouvé des astuces pour encourager ceux investis dans l’agriculture.

C'est à cet effet que des visites sont régulièrement effectuées par des représentants du gouvernement dans les jeunes structures. «Nous leur donnons de notre temps et les soutenons afin qu'ils puisent finaliser leurs projets», précise Tony Nsanganira, ajoutant que le gouvernement intervient auprès des structures bancaires en tant que garant pour ces jeunes promoteurs agricoles.

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