Assemblée générale de l'Onu: le Niger demande à la France de reconnaître ses "crimes" commis pendant la colonisation
- Niamey annonce la mise en place d'une "commission d'experts" pour inventorier les différents crimes

Niamey
AA/Niamey/Salif Omar
Le premier ministre nigérien Ali Mahaman Lamine Zène a demandé, samedi, à la France de reconnaître les "crimes" qu'elle a commis au Niger pendant la colonisation. "Les nigeriens n'ont jamais oublié la violence particulièrement inouïe qui a caractérisé l'occupation coloniale.
La tristement célèbre mission Voulet et Chanoine et d'autres expéditions militaires se sont distinguées par la mort et la torture à grande échelle, qu'elles sont semées à Téra, Dioundou, Doutchi, Konni, Tessaoua et Zinder où un sultan même à été exécuté", a déploré le premier ministre nigérien s'exprimant à la tribune de la 80ème Assemblée générale des Nations Unies qui se déroule à New-York. "Au nom de mon pays le Niger, je demande solennellement à la France de faire devoir de mémoire et de reconnaître ses crimes commis depuis1899 et qui saignent encore dans notre mémoirecollective", a-t-il indiqué. Évoquant "un passif colonial qu'il faut solder", Ali Mahaman Lamine Zène a ajouté que son pays a déjà mis en place une "commission d'experts" composée des universitaires et des scientifiques afin de faire la lumière sur les différents "crimes".
Depuis le coup d'Etat du 26 juillet dernier contre le président élu Mohamed Bazoum, les rapports entre le Niger et son ancienne puissance colonisatrice la France se sont détériorées. Face au refus de Paris de reconnaître leur légitimité et son soutien à la menace d'intervention militaire brandie par la Communauté économique des États de l'Afrique de l'ouest (CEDEAO) pour rétablir le président renversé, les nouvelles autorités militaires nigériennes ont rompu les différents accords de défense et économiques entre le Niger et la France.