AA / Pascal Mulegwa
L’Italie a demandé, mercredi, aux Nations Unies l’ouverture d’une enquête « sérieuse » et des « réponses claires» après la mort de son ambassadeur en République démocratique du Congo (RDC) dans l’attaque contre un convoi du Programme alimentaire mondial (PAM) lundi au nord de la ville de Goma.

« Nous avons formellement demandé au PAM et à l’ONU l’ouverture d’une enquête pour faire la lumière sur ce qui s’est passé, les raisons justifiant le dispositif de sécurité mis en place et à qui incombe la responsabilité de ces décisions», a déclaré Luigi Di Maio devant les députés qui ont exigé des explications, d’après la presse transalpine.

«Nous avons aussi expliqué que nous attendions, le plus rapidement possible, des réponses claires et exhaustives», a-t-il noté.

L'Italie attend un « rapport approfondi sur tout élément utile au programme de la visite et aux mesures de sécurité adoptées pour protéger la délégation », a ajouté le ministre Luigi Di Maio.

L’ambassadeur de 44 ans et père de trois jeunes filles, s’est rendu dans l’est congolais « à l’invitation des Nations Unies », a soutenu le chef de la diplomatie italienne, affirmant que « le parcours en voiture s’est déroulé dans le cadre de l’organisation prévue par le PAM».

L'attaque a également coûté la vie au garde du corps du diplomate ainsi qu'à un chauffeur du PAM.

Les autorités congolaises ont soutenu que le diplomate n’avait pas fait part de ses déplacements aux services de sécurité ni aux autorités de la province du Nord-Kivu dont Goma est la capitale.

Mardi, le président congolais Félix Tshisekedi a décidé de conditionner le déplacement de tout diplomate et chef d’une mission diplomatique, en dehors de la capitale Kinshasa, par une autorisation préalable de la cheffe de la diplomatie congolaise et des services attitrés.

Le corps de l’ambassadeur Luca Attanasio et de son garde du corps ont été rapatriés à Rome où ils ont été accueillis par le premier ministre italien Mario Draghi et le chef de la diplomatie Luigi Di Maio.

Les autorités congolaises ont attribué ce meurtre aux rebelles des Forces démocratiques pour la libération du Rwanda ( repliés dans la région de l'Est depuis 1994), qui ont ensuite démenti toute implication dans l'attaque, rappelant que ladite zone est sous influence des forces armées congolaises et de l’armée rwandaise.