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Algérie: libéré au Mali, un second terroriste dans les filets de l'armée

-Selon le ministère algérien de la Défense, il s'agit du deuxième terroriste qui s'est infiltré dans le pays après sa libération au Mali, dans le cadre d'un accord de libération d'otages réalisé contre une rançon conséquente

Wejden Jlassi  | 18.11.2020 - Mıse À Jour : 18.11.2020
Algérie: libéré au Mali, un second terroriste dans les filets de l'armée

Algeria

AA/Alger

Le ministère algérien de la Défense a annoncé, mercredi, l'arrestation d'un second terroriste qui s'est infiltré dans le pays après sa libération au Mali, suite à un accord en vertu duquel plus de 200 terroristes ont été relâchés contre une rançon importante versée à des groupes terroristes en échange de la libération de trois otages européens, dont une activiste française.

Selon un communiqué officiel, le terroriste Hussein Ould Ammar Ould Mughniyeh, surnommé Mays, âgé d'une trentaine d'années, faisant objet d'un suivi attentif, a été arrêté dans la région de Timiaouine de la province de Tamanrasset frontalière avec le Mali.

Hussein Ould Mughniyeh est ainsi le deuxième élément qui tombe dans les filets de l'armée algérienne après Mustafa Derrar, arrêté le 23 octobre, dans le gouvernorat de Tlemcen (ouest) après un suivi continu, depuis son entrée en Algérie via les frontières sud.

Les deux terroristes algériens ont été libérés au début du mois d'octobre au Mali, après des négociations qui ont abouti à la conclusion d'un accord en vertu duquel plus de 200 terroristes ont été libérés et une rançon conséquente a été versée à des groupes terroristes en échange de la libération de 3 otages européens, en plus d'un éminent politicien malien.

La télévision nationale algérienne a diffusé une vidéo de Derrar, dans laquelle il révélait les coulisses de son affiliation à des groupes terroristes dans le nord du Mali en expliquant comment il a profité de l’accord qui a conduit à sa libération au début du mois d’octobre.

Selon le récit "Derrar", un échange entre le Touareg malien Iyad Ag Ghali, dirigeant du groupe de soutien de l'Islam et des musulmans (GSIM) et la France.

"L'accord portait sur la libération de 207 terroristes et le paiement d’une rançon de 10 millions d’euros. Ensuite, j’ai entendu parler d’une rançon totale de 30 millions d’euros", a-t-il déclaré.

"Nous avons eu un accrochage avec les Maliens. Environ la moitié des hommes ont été tués, les autres blessés. Ils m’ont emmené en prison, j’y suis resté pendant six ans. Ensuite, j’ai été jugé et condamné à la prison à perpétuité. Après un mois et demi, on nous a transférés dans un pénitencier situé à 60 kilomètres de Bamako. Au total, j’ai été emprisonné pendant sept ans et dix mois", a-t-il expliqué.

De son côté, l'Algérie a vivement dénoncé ces pratiques françaises totalement inadmissibles et contraires aux résolutions de l’Organisation des Nations unies incriminant le versement de rançons aux groupes terroristes qui entravent les efforts de lutte contre le terrorisme et de tarissement de ses sources de financement.

Il est à rappeler que la Présidence malienne avait annoncé, en octobre, la libération de 4 otages, dont la militante Sophie Pétronin, dernière otage française dans le monde, et un éminent homme politique malien, Soumaïla Cissé, ainsi que deux otages italiens, dont un prêtre enlevé au Niger.

*Traduit de l'arabe par Wejden Jlassi

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