Algérie: Peine capitale pour le chef d'un réseau d'espionnage israélien
- Sept ressortissants de Guinée et du Mali ont écopé de 10 ans de prison ferme.

Algeria
AA / Algérie / Ahmed Aziz
Un tribunal algérien a condamné un citoyen libérien (d'origine libanaise) à la peine capitale et sept ressortissants de Guinée et du Mali à 10 ans de prison ferme dans une affaire d'espionnage au profit d’Israël.
"Le tribunal criminel de Ghardaïa, au sud d'Alger, a condamné lundi soir huit suspects africains dans l'affaire d'espionnage pour Israël", a déclaré mardi une source judiciaire à l’agence Anadolu sous couvert d’anonymat.
Selon la source, le tribunal a prononcé la peine capitale contre l’accusé principal ; un ressortissant du Libéria nommé Faisal Alam El Din. Sept autres accusés du Mali et de la Guinée ont été condamnés à 10 ans de prison. Tous ont été condamnés à une amende de 8 mille dollars, chacun.
Un tribunal de première instance a déjà émis un verdict énonçant les mêmes peines à l’encontre des prévenus en novembre dernier. La défense avait alors fait appel, mais c’est le réquisitoire du représentant du ministère public qui l’a emporté lundi sur les plaidoyers des avocats de la défense.
Les condamnés disposent d’un délai de dix jours pour faire appel devant la Cour suprême.
Les huit accusés ont été arrêtés dans une opération de la police algérienne, en janvier 2015, dans la ville de Ghardaia (600 km au sud d'Alger). Ils étaient en possession de documents et de dispositifs de communication liés, selon le ministère public, à des activités d’espionnage au profit d'Israël.
Les accusations incluaient "l’espionnage au profit d’une puissance étrangère (Israël) et la constitution d'une bande criminelle dans le cadre d'un projet collectif visant à porter gravement atteinte à l'Algérie".
Le ministère public a demandé lors de l'audience « la peine maximale prévue par le droit pénal algérien dans ces cas, allant de la peine de 10 ans de prison à la peine de mort dans des situations de paix, en particulier à la lumière des éléments de preuve contre l'accusé ».
Pour leur part, les avocats de la défense ont argué que "les preuves étaient insuffisantes et incohérentes, et ne pouvaient pas servir de base pour une accusation dans des questions aussi précises et sensibles que l’espionnage", selon le correspondant d’Anadolu qui a assisté à l’audience.
"Nous ne pouvons pas contester le verdict de la justice algérienne, mais cette affaire a une dimension politique importante; elle va en tout cas au-delà bien au-delà du sort des condamnés", a déclaré à Anadolu, Yahya Charif Mounir, un avocat algérien et professeur de droit pénal, qui a également assisté au procès.
"Le verdict un message politique de l'Etat algérien affirmant que toute tentative d'espionnage à son encontre, par Israël en particulier, fera face aux sanctions les plus sévères", a-t-il conclu.