Algérie : le Gouverneur de la banque centrale affirme qu’aucun dollar n’a été donné au FMI
Algeria
AA/Alger/Karim Kabir
La Banque centrale algérienne n’a donné aucun dollar au Fonds monétaire international (FMI) à partir des réserves de change qui ont atteint 97.3 milliards de dollars US fin 2017, a indiqué mardi à Alger, le Gouverneur de la banque, Mohamed Loukal.
Le Gouverneur réplique ainsi à l’opposition qui réclamait la récupération de 5 milliards de dollars prétendument prêtés au FMI pour faire face à la crise qui frappe le pays.
Le gouverneur, qui répondait aux interrogations des députés à l’occasion du débat sur le rapport de la situation économique et monétaire du pays au titre des exercices 2016 et 2017, a affirmé qu' «il n'y avait pas de transfert de fonds, mais un engagement » de la part de l'Algérie de prêter au FMI un montant d'une valeur de 5 milliards de dollars, « en cas de crise financière mondiale aigue, en tenant compte de la situation financière du pays, sachant qu'elle est membre de cette institution financière mondiale ».
«Ce qui a été convenu est que l'Algérie s'engage, à l'instar de 60 autres pays, à mettre à la disposition du FMI un montant de 5 MDS US dollars à remettre en partie ou intégralement, si le FMI en a besoin, en cas de conjoncture mondiale exceptionnelle, telle que la survenue d'une crise financière mondiale aigue », a affirmé le Gouverneur dont les propos ont été repris par l’agence officielle, APS.
«Ce prêt sera utilisé si les ressources financières du FMI sont insuffisantes pour couvrir ses besoins financiers », a-t-il ajouté, précisant que le fonds «dispose de 659 MDS de dollars à titre de contribution des pays membres, alors que l'Algérie s'est engagée avec seulement 5 MDS de dollars».
En 2016, la secrétaire générale du parti travailleurs (PT) (opposition, 13 députés), Louisa Hanoune, elle-même députée, s’appuyant sur des propos d’experts du FMI, s’était interrogée sur le sort de ces 5 milliards de dollars.
«Si les experts du FMI ayant visité le parlement algérien, il y a peu, nient avoir reçu un prêt de la part des autorités algériennes en 2012, qu’on nous explique alors où est passé cet argent ?», s’est-elle demandé critiquant alors l’attitude du Gouvernement qui « refusait de donner des réponses claires sur le sujet ».
C’est en 2012 que l’Algérie, alors assise sur un confortable matelas financier, avait annoncé par la voix du ministre des finances l’octroi au FMI d’un prêt de cinq milliards de dollars.
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