AA / Alger / Aksil Ouali

L'ancien secrétaire général de l'Union des travailleurs algériens (UGTA), Abdelmadjid Sidi Saïd, et son fils sont depuis le début de l'après-midi de ce jeudi devant la justice pour "des affaires de corruption" .

Selon des sources sécuritaires citées par des médias algériens, l'ancien patron de la centrale syndicale a été arrêté, mercredi, chez lui à Saoula à Alger.

Son deuxième fils, ajoutent les mêmes sources, aurait pris la fuite. Abdelmadjid Sidi Saïd a été présenté en début d'après-midi devant le procureur de la République du pôle économique et financier près le tribunal de Sidi M'Hamed d'Alger.

Pour l'instant rien n'a filtré, ni concernant l'objet de cette arrestation, ni sur l'affaire ou les affaires pour lesquelles il est auditionné par la justice.

Il y a quelques mois, rappelons-le, le syndicaliste et ancien homme fort de l'UGTA a été empêché de quitter le territoire algérien.

Selon des proches à lui, il a été débarqué de l'avion au moment où il s'apprêtait à rejoindre la France.

Considéré comme un proche du cercle présidentiel, notamment sous Abdelaziz Bouteflika qu'il avait soutenu durant ses quatre mandats à la tête de l'Etat algérien, Abdelmadjid Sidi Saïd a été contraint de quitter l'UGTA en 2019, dans la foulée de la contestation populaire, Hirak.

Pour rappel, son nom a été cité à plusieurs reprises dans le scandale "Khalifa" en 2003. Il a été l'ordonnateur du placement de l'argent de la caisse nationale d'assurances sociales, en sa qualité de son président du conseil d'administration, à la Banque privée Khalifa, qui avait fait faillite en raison de la mauvaise gestion de son patron, Abdelmoumen Khalifa qui avait fui le pays, avant d'être extradé et emprisonné.

Lors du procès, Abdelmadjid Sidi Saïd ainsi que de nombreux dignitaires du régime algérien ont été convoqués en tant que témoins. Mais aucun d'entre eux n'a été inculpé.

Abdelmadjid Sidi Saïd a pris les commandes de l'UGTA en 1994, suite à l'assassinat par des terroristes de l'ancien SG, en l'occurrence Abdelhak Benhamouda. Il a été, des années durant, un des puissants soutiens des pouvoirs successifs en Algérie.