Algérie/Economie: Le FMI "inquiet" face aux récentes mesures gouvernementales
-Soit la planche à billets pour financer les déficits et les restrictions aux importations pour enrayer la baisse des réserves de change, des mesures qui offrent un répit à court terme, selon le FMI

Tunis
AA/Desk
Le Fond monétaire international (FMI) a exprimé ses inquiétudes quant à la situation économique en Algérie et les récentes mesures engagés par le gouvernement, ont rapporté samedi des médias locaux et étrangers.
Quatre ans après le début de la crise provoquée par la chute des prix du pétrole, le FMI estime que " l’Algérie reste confrontée à des problèmes importants", a rapporté le site algérien TSA (Tout sur l'Algérie).
En plus des problèmes liés aux prix des hydrocarbures, le FMI évoque une baisse de la production d’hydrocarbures qui pèse sur la croissance du PIB réel, indique la même source.
Citant un communiqué publié vendredi par le FMI le média algérien rapporte que "la croissance du PIB réel a fortement ralenti, en raison principalement d’une contraction de la production d’hydrocarbures, même si la croissance du secteur hors hydrocarbures est restée stable".
TSA rappelle, en outre, que de son côté, la Sonatrach ( Société nationale des hydrocarbures) a, régulièrement, démenti les informations et les rapports évoquant une baisse de la production algérienne d’hydrocarbures.
S'agissant des autres indicateurs, ils demeurent également peu reluisants, ainsi "le chômage s’est hissé à 11,7% en septembre 2017, contre 10,5% un an plus tôt, le taux d’inflation moyen s’est établi à 5,6%, contre 6,4% en 2016, du fait du ralentissement de l’inflation pour les produits manufacturés et les services, et il était de 3,4% en glissement annuel en avril 2018", note encore le FMI.
"Si les réserves en devise restent abondantes, elles ont diminué de 17 milliards de dollars, pour s’établir à 96 milliards de dollars (hors DTS). La dette extérieure reste négligeable, mais la dette publique intérieure a considérablement augmenté depuis 2016, tout en demeurant modérée", souligne l'institution monétaire internationale.
Face à ces contrainte, le FMI préconise "la poursuite de l’assainissement des finances publiques et l’application de réformes structurelles ambitieuses en vue de faciliter la diversification du modèle de croissance et de soutenir le développement du secteur privé".
Revenant sur le mesures engagées par Alger pour faire face à la crise, à savoir la planche à billets pour financer les déficits et les restrictions aux importations pour enrayer la baisse des réserves de change, le FMI estime qu'elles pourraient "certes offrir un répit à l’économie à court terme, mais également faire peser des risques considérables sur les perspectives économiques".
"Cette approche aura comme conséquence probable d’exacerber les déséquilibres budgétaires et extérieurs, d’alimenter l’inflation, d’accélérer la diminution des réserves de change, d’aggraver les risques pour la stabilité financière et, en fin de compte, de ralentir la croissance", estime encore le FMI.
Selon le FMI, il serait "possible de mener un assainissement progressif des finances publiques dès 2018 sans recourir au financement par la banque centrale, mais en s’appuyant sur une variété de mécanismes de financement, dont l’emprunt extérieur pour financer des projets d’investissement sélectionnés avec soin", note, enfin le site algérien.