AA / Alger / Aksil Ouali

L’Algérie commémorera, ce samedi, le 71e anniversaire du déclenchement de la guerre de libération qui a mis fin à 132 ans de colonialisme français.

L’évènement fait l’objet, comme à chaque année, d’une intense préparation dans les quatre coins du pays. De nombreuses activités seront au programme : recueillement et dépôt de gerbes de fleurs sur les tombes des martyrs de la guerre, conférences et diverses manifestations sportives et culturelles.

La journée est aussi une occasion pour rappeler le courage et l’abnégation des acteurs politiques algériens ayant préparé et lancé la lutte armée qui a abouti, sept ans après, à l’indépendance. Le 1e novembre 1954, comme noté par de nombreux historiens algériens et français, « n’était pas né du néant ». Il est, selon eux, « le fruit de plusieurs décennies de lutte, notamment politique qui ont commencé à la fin des années 1920 ».

Plusieurs mouvements politiques, dont notamment l’étoile nord-africaine (ENA), devenue ensuite le parti du peuple algérien (PPA-MTLD) au début des années 1940. C’est au sein de ce mouvement, porteur de l’idée d’indépendance depuis sa création, qu’est née aussi celle de la lutte armée.

Mais c’est le Front de libération nationale (FLN), fondé par des jeunes militants dissidents du PPA-MTLD que le 1er novembre a été conçu et lancé. Préparée déjà par l’organisation spéciale (OS) du PPA-MTLD, la guerre de libération a été pensée ensuite par six militants, en l’occurrence Rabah Bitat, Mostefa Ben Boulaïd, Didouche Mourad, Mohammed Boudiaf, Krim Belkacem et Larbi Ben M'hidi.

Ce sont eux qui ont pris, lors d’une réunion à Alger, « les décisions clés pour le déclenchement de la lutte armée lors d'une réunion secrète en octobre 1954 ». Ces derniers ont donné ensuite naissance au « groupe des 22 » militants nationalistes algériens qui se sont réunis le 25 juin 1954 pour poser les bases de la lutte armée contre la colonisation française.
Cette réunion a abouti à la création du Front de libération nationale (FLN) et a décidé de lancer la Révolution algérienne le 1er novembre 1954, un jour qui fut choisi pour sa symbolique (jour de la Toussaint).

- Tebboune : « Un jour historique et décisif »

Dans un message aux algériens à l’occasion de la commémoration de cet évènement, le président algérien, Abdelmadjid Tebboune a affirmé que « c’est un jour historique et décisif, après des décennies de résistance populaire et de luttes patriotiques, longues, dures et sanglantes, au cours desquels le peuple a souffert le martyre face à la colonisation ».

« Au cours de ses différentes phases, la résistance a exprimé l'attachement du peuple algérien à la terre, à l'histoire et à l'identité algériennes, profondément enraciné tout au long de la période coloniale funeste. Elle a été une accumulation héroïque qui a conduit à la lutte armée et à une guerre de libération totale qui a fait des millions de martyrs, de veuves, d'orphelins et d'invalides. Il a confirmé l'esprit de résistance dans le caractère algérien et a inculqué le sentiment de jalousie pour la souveraineté nationale dans la conscience de la nation », a-t-il soutenu.

Abdelmadjid Tebboune a affirmé, dans ce sens, que « le 1e novembre 1954 est la boussole qui guide l'Algérie, en cette phase délicate, vers la consolidation des fondements de l'État national naissant et à l'éveil de l'esprit national fédérateur des patriotes sincères et des forces vives, en particulier les jeunes, afin de garantir l'immunité du pays face aux situations instables dans notre région et aux conflits violents que connaît le monde aujourd'hui ».