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Afrique/Vidéo montrant des exécutions : Le Mali nie toute implication de son armée

-Depuis quelques jours, une vidéo montrant l’exécution de deux femmes et deux enfants par des hommes en tenue militaire suscite l’indignation sur les réseaux sociaux.

Esma Ben Said  | 14.07.2018 - Mıse À Jour : 16.07.2018
Afrique/Vidéo montrant des exécutions : Le Mali nie toute implication de son armée

Niamey

AA/Niamey/Kané Illa

Les autorités maliennes ont vigoureusement réagi, vendredi, aux allégations faisant état de l’implication de son armée dans les exécutions de civils rapportées dans une vidéo devenue virale en Afrique, a appris Anadolu de source officielle.

«Le Gouvernement du Mali informe l’opinion publique nationale et internationale que des individus mal intentionnés font circuler depuis quelques jours sur les réseaux sociaux une vidéo sanglante tendant injustement à mettre en cause les forces armées maliennes (FAMAs) dans une supposée exécution sommaire de membres d’une communauté au centre du pays», a indiqué un communiqué du gouvernement malien diffusé par les médias locaux.

«Le gouvernement du Mali rappelle qu’il s’agit de la même vidéo qui fait débat dans un pays d’Afrique centrale, attribuant des allégations d’exactions à son armée régulière», a précisé la même source. Selon le gouvernement malien, les allégations impliquant l’armée malienne dans la vidéo montrant des exécutions visent à «salir» le Mali et son institution militaire.

Depuis quelques jours, une vidéo virale montrant l’exécution de deux femmes et deux enfants par des hommes en tenue militaire est largement partagée sur les réseaux sociaux. L’atrocité des images a créé une telle onde de choc que la communauté internationale cherche à savoir dans quel pays une telle ignominie a pu se passer.

Dans un rapport publié jeudi, l’ONG de défense des droits de l’homme Amnesty International a déclaré disposer des «preuves crédibles» que l’exécution rapportée par la vidéo, est l’œuvre des soldats camerounais.

Dans son rapport, l’ONG indique qu’«une analyse approfondie des armes, des dialogues et des uniformes, associée à des techniques de vérification numérique et à des témoignages recueillis sur le terrain, laisse fortement à penser que les auteurs des exécutions sont des militaires camerounais».

Amnesty International persiste et signe que «les armes et les uniformes des militaires apparaissant sur la vidéo sont caractéristiques de l’armée camerounaise et pourraient correspondre à un certain nombre d’unités, parmi lesquelles l’infanterie régulière et le Bataillon d’intervention (BIR), qui fait partie des forces spéciales».

Dans un communiqué publié jeudi par son porte-parole Issa Tchiroma Bakary, le gouvernement camerounais a qualifié la vidéo de «fake», avant de démentir toute implication de l’armée camerounaise dans les exécutions rapportées.

«A l’examen de cette vidéo, les hommes concernés arborent des uniformes bariolés, pour certains, de type forêt. Alors que le paysage et le relief indiquent clairement qu’on se trouve en zone sahélo-sahélienne. En pareilles circonstances, il est constant que les tenues de combat utilisées par l’armée camerounaise sont toujours de type sahéliennes. Les armes arborées par les présumés soldats présentés dans la vidéo, ne sont pas celles utilisées par l’armée camerounaise dans cette zone d’opération», a défendu le ministre Issa Tchiroma Bakary.

Le porte-parole du gouvernement camerounais a, auparavant, déclaré que le président Paul Biya a ordonné l’ouverture d’une enquête sur les accusations portées contre l’armée camerounaise.

Mais, pour la directrice adjointe du bureau d’Afrique de l’Ouest d’Amnesty International Samira Daoud, «les dénégations hâtives et méprisantes » des autorités camerounaises «suscitent de sérieux doutes quant à la possibilité d’une véritable enquête ».

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