Afrique subsaharienne: ralentissement de la croissance de 0,2% en 2018
Les projections font état d'une croissance de 2,8% en 2019 et de 3,3% en 2020.

Senegal
AA / Dakar / Alioune Ndiaye
La croissance des pays d’Afrique subsaharienne a connu un ralentissement substantiel en 2018, d’après le rapport "Pulse Africa" publié lundi à Dakar.
« Selon les estimations, la croissance économique en Afrique subsaharienne aurait ralenti, passant de 2,5% en 2017 à 2,3% en 2018 », a rapporté Pulse Africa, un rapport semestriel de la banque mondiale consacré à la conjecture économique africaine.
« Pour la quatrième année consécutive, l’économie progresse moins vite que l’accroissement démographique et la croissance ne parvient pas à franchir la barre des 3 % depuis 2015 », a relevé le rapport de la BM.
« Ce ralentissement a été plus marqué au premier semestre de 2018 et reflète les exportations plus faibles des principaux exportateurs de pétrole de la région », explique le rapport, citant le Nigeria et l’Angola.
La principale raison étant « la baisse de la production de pétrole liée (...) à la volatilité des prix internationaux du brut ».
La contraction plus profonde de l’activité économique soudanaise et un ralentissement de l’activité des pays à forte intensité de ressources ont également joué un rôle, d’après le rapport de la BM.
Les meilleures notes sont attribuées aux « économies moins tributaires des ressources naturelles », à l’image du Kenya, de l’Ouganda et du Rwanda ainsi que plusieurs pays de l’Union économique et monétaire ouest-africaine, dont le Bénin et la Côte d’Ivoire, qui ont affiché de solides performances en 2018.
Pour autant, une tendance haussière de la croissance est projetée pour les années à venir. « Des données récentes indiquent un renforcement modéré de la croissance de la région. La croissance devrait atteindre 2,8% en 2019 et 3,3% en 2020 », soutient le document.
Pour Albert Zeufack, économiste en chef de la Banque mondiale pour l’Afrique, le numérique est un facteur incontournable pour la hausse de la croissance africaine.
« La transformation numérique peut apporter à l’Afrique subsaharienne une hausse annuelle de la croissance de, pratiquement, deux points de pourcentage et permettre un recul de la pauvreté de, quasiment, un point de pourcentage par an », a-t-il indiqué, cité par le rapport.
« C’est une révolution qui changera véritablement la donne en Afrique », a-t-il ainsi soutenu.