Afrique

Afrique : Nouvelles stratégies pour la police technique et scientifique

Dix-sept pays de l'Afrique de l'Ouest échangent leurs expériences pour une meilleure lutte contre la criminalité

Lassaad Ben Ahmed  | 12.09.2017 - Mıse À Jour : 12.09.2017
Afrique : Nouvelles stratégies pour la police technique et scientifique

Grand-Bassam

AA/Grand-Bassam /Fulbert YAO

Attaques terroristes, trafic d'êtres humains, piraterie maritime... L’Afrique, à l’instar des autres continents, fait face à plusieurs type de criminalités transnationales organisées.

Comment faire face à ces différentes menaces, quelles stratégies nouvelles sont mises en œuvre pour remonter les traces des crimes et réduire le champ d'action des criminels?

Les corps de police technique et scientifique de 17 pays relevant de l'Afrique de l'Ouest soulèvent la problématique et exposent leurs stratégies, à l'occasion d’une conférence régionale tenue les 12 et 13 septembre à Grand-Bassam, dans le sud de la Côte d’Ivoire.

Au Niger, selon le directeur de la police technique et scientifique, Moustapha Tahirou, des « réformes institutionnelles » adéquates ont été mises en place « pour tenir compte de l’apparition des nouvelles formes de criminalité ».

« On a crée une direction dédiée uniquement à la police scientifique. Ensuite, ce sont des hommes qui ont été formés et déployés sur le terrain », a confié Tahirou, au correspondant de Anadolu.

Au Sénégal, la police nationale s’est adaptée, pour sa part, en créant de nouvelles unités au niveau de la police scientifique, a fait savoir Seydou Bocar Yague, directeur de la police judiciaire du Sénégal, interrogé par Anadolu.

« Non seulement nous avons des laboratoires très sophistiqués de lutte contre drogue, mais nous avons également des laboratoires spécialisés en cyber-criminalité extrêmement pointus, avec des logiciels de dernières générations et aujourd’hui, au Sénégal, nous avons aussi développé une unité de police moléculaire, pour l’analyse de l’ADN, pour montrer que nous sommes au diapason des nouvelles technologies », a-t-il expliqué.

Au Burkina Faso, la police technique et scientifique « accompagne les enquêteurs de police judiciaire en termes d’investigations, d’infractions, et aussi en termes d’apport», a confié quant à lui, e commissaire Missa Millogo, directeur de la police scientifique.

En Côte d’Ivoire, selon le ministre de l’Intérieur et de la sécurité, le pays s’adapte, en disposant « d’un plateau technique conforme aux normes internationales ».

«La police technique et scientifique est suffisamment équipée pour mener, en tout cas, les enquêtes dans les meilleures conditions », grâce à l’appui de certaines structures telles que la coopération allemande, a mentionné Sidiki Diakité.

Les difficultés existent

Malgré ces stratégies, les polices techniques et scientifiques restent confrontées à de multiples difficultés, ont fait savoir les directeurs.

En Mauritanie, les problèmes sont de divers ordres, d’après Vadili Nasir, commissaire divisionnaire, directeur de la police judicaire de la Mauritanie.

« Il y a beaucoup de problèmes techniques au niveau du prélèvement des empreintes, des constats, mais aussi des problèmes liées à l’environnement dans lequel ces infractions surviennent le plus souvent. Les gens n’ont aucune connaissance de l’intérêt que l’on accorde aux traces, aux éléments présents sur les scènes de crimes et à partir de là, si on commence avec des difficultés, ça se répercute sur le déroulement, le processus de prélèvement et de l’établissement de preuves », a –t-il indiqué.

Au Burkina Faso, « les difficultés principales, résident surtout dans un manque de matériel , car en terme de ressources humaines, nous sommes bien formé, mais nous attendons de nos Etats qu'ils nous fournissent les moyens matériels nécessaires pour qu’on puisse faire le travail », a indiqué le commissaire Missa Millogo, directeur de la police scientifique du Burkina Faso.

Au Niger aussi, la difficulté réside dans l’acquisition du matériel, souligne le directeur de la police technique et scientifique, Moustapha Tahirou. « C’est un domaine, d’abord, relativement nouveau, donc ce n’est pas donné à tout le monde de saisir la plénitude de cette matière, en outre, le matériel coûte un peu cher pour des pays comme les nôtres », se désole-t-il.

Les attentes

Au regard de la complexité des infractions à caractère transnational et de l’urgence de la centralisation de la chaine du crime, les attentes sont nombreuses.

Pour Seydou Bocar Yague, directeur de la police judiciaire du Sénégal, il faut davantage « d’échanges d’informations » entre les Etats.

« Il faut que toutes les police d’Afrique et d’ailleurs continuent de coopérer, de mutualiser leurs forces pour combattre les nouvelles conglomérations de criminelles », mentionne t-il.

« Nos attentes consistent à établir un réseau entre les services de la sous région, et partant, une franche collaboration », souhaite pour sa part, le commissaire Missa Millogo, directeur de la police scientifique du Burkina Faso.

Pour Vadili Nasir, commissaire divisionnaire, directeur de la police judicaire de la Mauritanie, les attentes du pays «vont plus vers le perfectionnement, avoir plus de moyens, et puis sensibiliser aussi la société sur l’intérêt d’être un peu éclairé sur le déroulement des enquêtes».


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