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Afrique du Sud/Bo-Kaap: La lutte des musulmans contre la restructuration urbaine

- Une menace à laquelle s’opposent les musulmans de l’Afrique du Sud, descendants des musulmans emmenés jadis (XVII) dans le pays en tant qu’esclaves.

Ekip  | 11.12.2018 - Mıse À Jour : 12.12.2018
Afrique du Sud/Bo-Kaap: La lutte des musulmans contre la restructuration urbaine

Cape Town

AA - Cap/Afrique du Sud

La structure historique et religieuse du quartier coloré de Bo-Kaap (signifiant « au dessus du Cap ») situé dans la ville du Cap en Afrique du Sud (sud ouest) est aujourd’hui menacée par la "restructuration urbaine". 

Une menace à laquelle s’oppose les musulmans de l’Afrique du Sud, descendants des musulmans originaires de l’Indonésie et de la Malaisie, jadis (XVII) emmenés en Afrique du Sud en tant qu’esclaves. 

Créé dans les années 1750 par la communauté musulmane, l’ancien quartier d’esclaves abrite la première mosquée d’Afrique du Sud ainsi que de nombreuses dépouilles de pionniers de l’Islam sud africain. 

Dans une interview accordée à l’Agence Anadolu (AA), Youssef Larney, habitant du quartier, a souligné la poids culturel de Bo-Kaap dans l’histoire de l’Afrique du Sud. 

Selon lui, toute modification dans la structure du quartier est susceptible de porter atteinte à l’histoire du pays. 

Larney qui lutte pour la préservation du "joyau" de l’Afrique de Sud, a attiré l’attention sur l’indifférence de la municipalité à l’égard des entrepreneurs qui ne se soucient guère de la structure socioculturelle du quartier. 

"En tant qu’habitant de Bo-Kaap, nous ne voulons aucun entrepreneur dans le quartier. Parce que s’ils entrent, ils construiront des maisons en contradiction avec l’architecture du quartier. Nous en avons vu les exemples dans d’autres quartiers."

Aziza Achmat, également habitante de Bo-Kaap, a mis en exergue le caractère "sacré" du quartier indiquant que l'Islam sud africain s’est propagé à partir de cet endroit. 

"Jamais notre présence culturelle ne succombera à l’argent. Je lutterai le restant de ma vie pour cela", a t-elle martelé. 

- Des maisons multicolores 

Jusqu’à la fin de l’apartheid, la communauté non-blanche d’Afrique du Sud a fait l’objet de nombreuses discriminations raciales. 

Les habitants, qui ne pouvaient solliciter la propriété de leurs propres demeures à cette époque, devaient également peindre leur maison en blanc.

Avec l’instauration d’un système démocratique dans le pays, l’ensemble des habitants du quartier ont décidé de peindre leur maison de différentes couleurs afin de symboliser leur liberté. 

Or, à l’heure actuelle, les habitants se démènent afin de préserver leur patrimoine. 

Contre la restructuration urbaine, ils protestent encore aujourd’hui au nom de la structure historique et culturelle du quartier. 

Pour l’instant, ils ont réussi à obtenir l’arrêt provisoire des constructions jusqu’au 18 décembre.

- La sépulture d’Ebubekir Efendi, le savant Ottoman

Le cimetière ancestral Tana Baru, premier cimetière musulman du pays, accueille les dépouilles de plusieurs pionniers de l’Islam sud-africain, dont celle du savant Ottoman, Ebubekir Efendi.

Les habitants du quartier ont empêché la vente d’une partie du terrain sur lequel réside le cimetière ancestral Tana Baru.

Par ailleurs, les entreprises touristiques mènent, en collaboration avec les habitants du quartier, des travaux afin d’attirer davantage de touristes dans cet historique quartier qui en accueille chaque jour des centaines.

La mairie du Cap a, quant à elle, entamé les procédures nécessaires en vue de l’inscription de cette zone urbaine au statut de zone de patrimoine national.

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