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Afrique : Ces présidents qui finissent en exil !

Le président gambien sortant Yahya Jammeh devrait quitter la Gambie, samedi, vers la Guinée-Conakry, premier pays d’accueil avant de déterminer le pays de sa destination finale, selon la télévision nationale sénégalaise (RTS).

Mohamed Hedi Abidellaoui  | 21.01.2017 - Mıse À Jour : 23.01.2017
Afrique : Ces présidents qui finissent en exil !

Tunis


AA/ Tunis/ Mohamed Abdellaoui


Sur le point de prendre le chemin de l’exil après avoir perdu un duel qui s’annonçait sanglant contre la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), Yahya Jammeh serait un nouveau nom qui vient s’ajouter à la liste des anciens chefs d’Etat africains qui ont été conduits, de leur propre gré ou de force, à s’expatrier. Le président gambien sortant a perdu la Présidentielle du 1er décembre dernier face à Adama Barrow.


Dans ce recensement portant sur les cinquante dernières années, Anadolu revient sur les principaux dirigeants africains exilés ou encore sur le point d’être expatrié, en s’appuyant sur des rapports de la presse africaine et internationale.



• Yahya Jammeh (Gambie):



Le président gambien sortant Yahya Jammeh devrait quitter la Gambie, samedi, vers la Guinée-Conakry, premier pays d’accueil, selon la télévision nationale sénégalaise (RTS). Au pouvoir depuis 22 ans, le président sortant s’est rétracté quelques jours plus tard, invoquant des « anomalies électorales » et appelant à la tenue d’un nouveau scrutin.

Après des pressions qui n’ont pas abouti de la part de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) et de certains pays occidentaux dans un premier temps, un assaut contre le président sortant Yahya Jammeh a été lancé, jeudi soir, peu après l'adoption à l'unanimité, à New-York, d'une résolution par le Conseil de sécurité des Nations unies.

Réalisant qu’il n’y pouvait rien contre ses adversaires, il a fini par obtempérer, annonçant vendredi soir à la télévision d'Etat qu'il accepte de rendre le pouvoir. Il devrait s'envoler samedi soir (21 janvier 2017) à destination de la Guinée-Conakry avant de fixer le pays de sa destination finale. Le Nigéria, le Maroc et le Qatar entre autres ont proposé leurs services, selon la télévision nationale sénégalaise.



• Blaise Compaoré (Burkina Faso- Côte d’Ivoire):



Après 27 ans de règne, le Burkinabé Blaise Compaoré a été chassé du pouvoir par l’insurrection populaire du 31 octobre 2014. Contesté par une grande partie de la population en raison d'un projet de révision constitutionnelle lui ouvrant la voie à un nouveau mandat, Blaise Compaoré a fait face à une grande « désobéissance civile ».

Acculé à la démission, il s'enfuit au Ghana, avant de se diriger vers Yamoussoukro (Côte d’Ivoire), où il retrouve son épouse ivoirienne. Son frère François a, quant à lui, trouvé refuge au Bénin.



• Zine El Abidine Ben Ali (Tunisie- Arabie Saoudite):


Une insurrection populaire déclenchée au lendemain de l’immolation par le feu d’un jeune vendeur ambulant de Sidi Bouzid, dans le centre de la Tunisie, a mis un terme au règne sans partage de Zine El Abidine Ben Ali, le 14 janvier 2011.

L’ancien dirigeant tunisien prend l'avion en direction de l'Arabie Saoudite où il réside encore, en compagnie de quelques membres de sa famille.

Pendant la période transitoire, des procès ont été engagés contre le président destitué dès le 15 janvier à la faveur de l'article 57 de la Constitution tunisienne sur l'empêchement définitif du Chef de l'Etat. Des peines allant jusqu'à la réclusion à perpétuité, notamment pour « homicide volontaire » de ses opposants, ont été prononcées contre lui.


• François Bozizé (Centrafrique- Cameroun):


Renversé le 24 mars 2013, par la coalition Seleka (groupes politico-militaires musulmans) présidée par Michel Djotodia, François Bozizé lui-même arrivé au pouvoir par un coup d'Etat le 15 mars 2003 s’est exilé au Cameroun il y a plus de 3 ans. Il y vit depuis.


• Michel Djotodia (Centrafrique-Bénin):


Il s'est auto-proclamé président de la République le 24 mars 2013 après le renversement et la fuite du président François Bozizé. Il démissionne de ses fonctions le 10 janvier 2014. Les exactions dont s’est rendu coupable son mouvement ont en effet poussé Djotodia, sous la pression internationale, à quitter le pouvoir, en janvier dernier, pour s'exiler au Bénin.


• Ange-Félix Patassé (République centrafricaine-Togo):


Accédant au pouvoir le 22 octobre 1993, Ange-Félix Patassé fait-face à de multiples mutineries de l'armée. La mort de plusieurs personnalités centrafricaines perturbe son mandat en 1995 et 1996. Il est renversé par un coup d’État de François Bozizé le 15 mars 2003 et part en exil.

Accusé d'avoir détourné 70 milliards de francs CFA (plus de 114 millions de dollars USD), Patassé a été condamné par contumace le 30 août 2006 à 20 ans de travaux forcés. La cour criminelle de Bangui a rendu le verdict.



• Didier Ratsiraka (Madagascar - France):



Didier Ratsiraka s’est exilé à Paris en 2004, après l’arrivée au pouvoir de Marc Ravalomanana en 2002 et le déclenchement d’un bras de fer militaire entre les deux camps. Il décide de rentrer définitivement à Madagascar en avril 2013 et participe au sommet de la réconciliation nationale initié par le Conseil des églises chrétiennes de Madagascar (FFKM). Le 27 avril 2013, il se porte candidat à la prochaine élection présidentielle. Mais sa candidature est finalement rejetée par la Cour électorale spéciale (CES) de Madagascar.



• Hissène Habré (Tchad- Sénégal):


Arrivé au pouvoir en 1982 à la faveur d'un coup d'Etat, le Tchadien Hissène Habré a institué un régime despotique dont il a été délogé, en 1990, par un coup d'Etat de l'actuel président, le Général Idriss Déby. Il a alors trouvé refuge au Sénégal pendant que son procès commence à Ndjamena où il est condamné à mort par contumace pour crimes contre l'humanité.

En 2012, la Cour Internationale de Justice (CIJ) siégeant à la Haye (Pays-Bas), ordonne au Sénégal soit de juger Habré, soit de l'extrader vers la Belgique. Arrêté le 30 juin 2013 à Dakar, l'ex-président est poursuivi pour « crimes contre l’humanité, crimes de torture et crimes de guerre » par les chambres africaines extraordinaires; un tribunal spécial créé au sein des juridictions sénégalaises avec des juges africains nommés par l’Union Africaine (UA).



• Moussa Dadis Camara (Guinée-Conakry-Burkina Faso):


L'ex-leader de la junte, autoproclamé président de la Guinée en 2008 a été rendu coupable du massacre du stade de Conakry en 2009. Dadis Camara renonce au pouvoir en janvier 2010 et est invité à rester en convalesence au Burkina Faso.

A la suite d'une tentative d'assassinat en décembre 2009, il part se soigner au Maroc et s'installe au Burkina Faso. Là-Bas, il annonce son retrait en janvier 2010, officiellement pour des raisons de santé.



• Amadou Toumani Touré (Mali - Sénégal):


Le Général Amadou Toumani Touré a perdu le pouvoir en 2012. A quelques semaines de la fin de son second mandat, par le Comité national pour le redressement de la démocratie et la restauration de l’État, il a été renversé.

Un groupe d'officiers de l'armée malienne insatisfaits de la gestion du conflit au Nord-Mali entre l'armée et une alliance des Touaregs avec des groupuscules djihadistes était aux commandes de la destitution.
Il vit, depuis, avec sa famille au Sénégal.



• Maaouiya Ould Sid'Ahmed Tayaa (Mauritanie- Qatar):


De retour des obsèques du roi saoudien Fahd, en août 2005, l'ancien chef de l'Etat mauritanien a prix connaissance d’un putsch. Le Conseil militaire pour la justice et la démocratie, prend le pouvoir pour « mettre fin au régime totalitaire du président Tayaa » et « mettre en place de véritables institutions démocratiques » selon l'agence mauritanienne officielle de presse. L'ancien président mauritanien vit en exil au Qatar après que l'ancien émir, Hamad ben Khalifa Al Thani, lui a accordé l’asile politique, ainsi qu'à sa famille.



• Pascal Lissouba (République du Congo-France):


Dirigeant du Congo-Brazzaville entre 1992 et 1997, Pascal Lissouba a été affaibli par la guerre civile qui l'oppose en 1997 aux troupes de Denis Sassou-Nguesso. Il s’exile à Londres, puis s'installe à Paris. En septembre 1999, il est condamné par contumace à Brazzaville pour « crimes de guerre » et pour « haute trahison », pour lesquels il devait écoper de 30 ans de prison. En 2009, à l'initiative de Nguesso, le Parlement décide de l'amnistier mais Lissouba vit toujours à Paris.



• Mengistu Haile Mariam (Ethiopie-Zimbabwe):


Le lieutenant-colonel Mariam a été, de 1977 à 1991, à la tête du Derg, la junte militaire qui a gouverné l'Ethiopie après la mort de l'Empereur Haile Selassie. La répression des opposants et la lutte indépendantiste érythréenne accélère la chute du régime en mai 1991. Mengistu se réfugie au Zimbabwe, sous la protection du président Robert Mugabe. En Ethiopie, il est condamné à mort, en 2008, pour « génocide ».


• Idi Amin Dada (Ouganda- Tanzanie):

« Dictateur ultra-violent », le chef de l'État ougandais (1971-1979) s’est réfugié Kampala après une invasion manquée de la Tanzanie. En octobre 1978, des mutineries éclatent dans le sud-ouest du pays, une partie des militaires se réfugiant en Tanzanie voisine. Amin Dada, dont le régime est aux abois, saisit ce prétexte et ordonne alors l’invasion de la Tanzanie. Le 11 avril 1979, Amin Dada est forcé de fuir la capitale ougandaise Kampala. L’armée tanzanienne prend la ville avec l’aide des guérillas ougandaise (l’Armée de libération nationale de l’Ouganda ou Uganda National Liberation Army - UNLA) et rwandaise. Amin s’envole pour l’exil, d’abord en Libye puis en Arabie saoudite.


• Gaafar Nimeiry (Soudan-Égypte)

Président de la République démocratique du Soudan entre 1969 et 1985, Gaafar Nimeiry est renversé le 6 avril 1985 par un coup d'État dirigé par le général Abdel Rahman Swar al-Dahab. Nimeiry part en exil en Égypte de 1985 à 1999, et rentre ensuite au Soudan. Il est décédé le 30 mai 2009, des suites d'une longue maladie non précisée.

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