27e Sommet Afrique-France : Les temps forts de la séance inaugurale
- Les défis à relever et les attentes évoqués au fil de trois allocutions présidentielles.

Bamako
AA/ Bamako/ Ibrahim Traoré
Trois allocutions ont marqué l’ouverture des travaux du « 27e Sommet Afrique-France pour le partenariat, la paix et l’émergence (SAF)» à Bamako (Mali), a rapporté, samedi, le correspondant d’Anadolu, sur place.
Ouvrant le bal des discours, le président malien, Ibrahim Boubacar Keita, a tout d’abord rendu hommage à son homologue français pour sa décision d’intervenir au Mali, il y a 4 ans. « Une action salvatrice, dit-il, qui aura permis de stopper le terrorisme contre le Mali et d’ouvrir le chemin de l’espoir pour tout un peuple ».
Boubacar Keita a, ensuite, appelé à la mise en œuvre rapide de l'accord pour la paix et la réconciliation au Mali et au renforcement de la mission des Nations unies dans le pays (Minusma) pour relever le défi de la lutte contre le terrorisme.
Prenant part au dernier sommet du genre sur le continent, le président François Hollande a, quant à lui, affirmé que l’espoir demeure permis : « Nous devons dire à ces peuples martyrs, à ces réfugiés et déplacés, qu’il y a de l’espoir. Regardez vers le Mali. Le Mali est un exemple, une leçon pour le reste du monde. Il n'y a pas de fatalité face au terrorisme». Sur la même lancée, il a assuré que « la France restera toujours au côté du Mali, jusqu’à l’aboutissement du processus de paix». De ce point de vue, il s’est engagé à passer de 20 000 à 25 000 soldats africains formés par la France et à augmenter de l’aide au développement de la France au profit du continent, pour passer de 20 milliards à 23 milliards d’euros sur les cinq prochaines années ».
Mettant en garde contre la multiplication des poches et zones d’instabilité sur le continent africain, le dirigeant tchadien et président en exercice de l’Union africaine, Idriss Déby, a, pour sa part, fait observer que la Libye, le Sahel, la corne de l’Afrique, le Soudan du Sud et certains pays de la région des Grands Lacs et d’Afrique centrale « rappelle sans cesse l’ampleur des défis à relever ».
« A ce tableau sombre, s’ajoute le terrorisme, la criminalité, le trafic d’êtres humains…. Tous ces vecteurs de la mort et de la désolation appellent à une solidarité forte et confiante… Puisse ce sommet de Bamako être celui de la solidarité, de l’action et du partenariat dynamique entre l’Afrique et la France », a-t-il poursuivi.
L’autre temps fort à l’ouverture de ce Sommet Afrique - France, était la remise de plusieurs prix par les chefs d’Etat à des jeunes investisseurs africains présents notamment lors du forum économique ou du forum jeunesse qui ont précédés cette journée de discussions entre chefs d’Etat.
Les chefs d’Etat et de gouvernement sont entrés ensuite dans le vif du sujet. Deux réunions à huis-clos sont au programme. Une première séance de travail sur le thème « Paix et sécurité » devrait porter sur le blocage politique en Gambie et en République démocratique du Congo, deux pays confronté à des crises ayant trait à l’alternance au pouvoir.
La deuxième séance traitera de l’économie et du développement, selon le protocole de la République. Ces travaux seront sanctionnés par des recommandations et décisions contenues dans un communiqué final.
La capitale malienne abrite le 27e sommet Afrique-France « pour le partenariat, la paix, et l'émergence », auquel ont été annoncés 35 chefs d’Etat et de gouvernement et 3000 participants. Ce Sommet constitue, pour François Hollande, l'occasion d'un bilan de sa politique africaine dominée par l'intervention armée au Mali depuis janvier 2013.