25 soldats de l'OTAN blessés lors d'affrontements dans le nord du Kosovo
- Plusieurs soldats italiens et hongrois figurent au nombre des blessés, indique la mission de maintien de la paix de l'OTAN au Kosovo
Belgrade
AA / Belgrade / Talha Ozturk
Au moins 25 soldats de la mission internationale de maintien de la paix de l'OTAN au Kosovo (KFOR) ont été blessés, lundi, lors d'affrontements avec des manifestants serbes.
"Alors qu'ils tentaient de contrer les franges les plus actives de la foule, plusieurs soldats des contingents italien et hongrois de la KFOR ont fait l'objet d'attaques non provoquées et ont subi des traumatismes avec fractures et brûlures dus à l'explosion d'engins incendiaires", a indiqué un communiqué de la KFOR.
Les forces de l'OTAN ont ajouté que les blessés sont actuellement en observation dans un établissement de santé.
Le Kosovo est depuis quelques jours en proie aux tensions, les manifestants et les forces de sécurité s'affrontant dans les communes du nord du pays, dominées par les Serbes, à propos de l'élection de maires d'origine albanaise.
11 soldats italiens figurent parmi les blessés, a indiqué l'agence de presse ANSA, citant des sources officielles.
Trois Italiens se trouveraient dans un "état grave, mais leur pronostic vital n'est pas engagé", a déclaré le ministre italien des affaires étrangères, Antonio Tajani.
La Première ministre italienne, Giorgia Meloni, a condamné l'attaque contre la mission de l'OTAN, la qualifiant d'"absolument inacceptable et irresponsable".
"Nous ne tolérerons pas d'autres attaques contre la KFOR. Il est essentiel d'éviter de nouvelles actions unilatérales de la part des autorités kosovares et que toutes les parties concernées prennent immédiatement du recul, contribuant ainsi à l'apaisement des tensions. L'engagement du gouvernement italien en faveur de la paix et de la stabilité dans les Balkans occidentaux est total et nous continuerons à collaborer avec nos alliés", a-t-elle déclaré dans un tweet.
Plus de 53 civils ont été blessés par des grenades assourdissantes et des gaz lacrymogènes, d'après des sources hospitalières.
Une personne a été opérée et se trouve en soins intensifs, a déclaré Zlatan Elek, directeur du centre hospitalier clinique de Mitrovica, une commune à majorité serbe qui a été le théâtre d'affrontements.
** Les États-Unis et l'Allemagne condamnent les "agressions
L'Allemagne et les États-Unis ont condamné les incidents violents survenus dans la région.
"Nous condamnons avec la plus grande fermeté les violentes et inacceptables agressions perpétrées cet après-midi dans le nord du Kosovo, qui ont fait des dizaines de blessés parmi les civils et dans les rangs des soldats de la KFOR et de l'OTAN. Nos pensées vont aux blessés, à qui nous souhaitons un prompt rétablissement", a déclaré le ministère allemand des affaires étrangères dans un communiqué appelant à "l'arrêt immédiat de toute violence".
L'ambassadeur américain au Kosovo, Jeff Hovenier, a également condamné les violences.
"Les États-Unis condamnent fermement les actions violentes perpétrées par des manifestants à Zvecan, aujourd'hui, y compris l'utilisation d'explosifs contre les forces de l'OTAN. Des troupes qui s'efforcent de maintenir la paix. Nous réitérons notre appel à un arrêt immédiat de la violence ou des actions qui attisent les tensions et favorisent les conflits", a déclaré Hovenier dans un tweet.
** Élections municipales
Des manifestants serbes se sont rassemblés, lundi matin, dans la commune de Zvecan, à majorité serbe, dans le nord du Kosovo, afin d'empêcher les maires albanais nouvellement élus de pénétrer dans les trois bâtiments municipaux.
Les manifestants ont tenté de franchir le cordon de police installé devant la mairie, a indiqué la police dans un communiqué, ajoutant qu'elle avait fait usage de gaz lacrymogènes pour disperser la foule.
Les unités de la KFOR ont également utilisé des gaz lacrymogènes et des grenades assourdissantes pour disperser les manifestants, qui n'ont pas reculé et ont répliqué par des jets de pierres et de bâtons.
Le mois dernier, les Serbes du Kosovo ont boycotté les élections locales dans quatre communes du nord du pays. Selon la Commission électorale centrale du Kosovo (KQZ), seuls 3,47 % des électeurs inscrits se sont rendus aux urnes.
Après les élections, l'UE a déclaré dans un communiqué que le faible taux de participation n'offrait pas aux autorités locales de solutions politiques à long terme.
Alors que les tensions s'intensifient dans la région, la Serbie a ordonné à son armée de se déployer le long de la frontière avec le Kosovo et a exhorté l'OTAN à "mettre fin aux violences contre les Serbes du Kosovo".
Samedi, les Serbes du Kosovo ont demandé au président Vucic de suspendre le dialogue visant à normaliser les relations avec le Kosovo, dont la Serbie voisine n'a jamais reconnu l'indépendance proclamée en 2008.
L'Union européenne exige que le Kosovo et la Serbie parviennent à un accord définitif et règlent leurs différends, pour pouvoir progresser dans leur intégration au sein de l'Union.
*Traduit de l’Anglais par Mourad Belhaj
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