Afrique

L’Eglise égyptienne joue-t-elle au «parti politique» ?

A New York,des chrétiens égyptiens ont brandi un portrait géant du président al-Sissi avec le pape Théodore II à la demande de l’Eglise copte qui appelait à réserver un accueil chaleureux au président égyptien présent à l'Assemblée générale de l'ONU

Alaa Mohamed Aboueleının Aly  | 21.09.2016 - Mıse À Jour : 22.09.2016
 L’Eglise égyptienne joue-t-elle au «parti politique» ?

Al Qahirah

AA / Le Caire / Houcine Mahmoud

L’accueil réservé, à New York, au président Abdel Fattah al-Sissi par la communauté copte des Etats-Unis ne fait pas l’unanimité au sein des milieux chrétiens égyptiens aussi bien à l’intérieur du pays qu’à l’étranger.

Bien que salué par certains qui le considère comme un acte «patriotique», cet accueil organisé par les deux Eglises Copte orthodoxe et évangélique, a suscité les critiques de plusieurs intellectuels et hommes de foi chrétiens. Ils s’opposent, en effet, au rapprochement entre la politique et l’Eglise qui joue désormais, selon eux, le rôle d’«un parti» politique en s'affichant de la sorte.

Le président al-Sissi est arrivé, dimanche, à New York, pour assister à la 71e Assemblée générale de l’ONU, placée sous le thème «Les objectifs de développement durable : force universelle de transformation du monde».

Quelques jours avant l’arrivée d’al-Sissi, l’Eglise copte égyptienne des Etats-Unis et les archevêchés de New York et de la Nouvelle-Angleterre ont appelé, dans un communiqué, à accueillir le chef de l’Etat égyptien, indiquant que le pape Théodore II suit avec intérêt cette visite et qu’une délégation pastorale se déplacera de l’Egypte aux Etats-Unis spécialement pour superviser les préparatifs de l'événement.

L’Eglise évangélique d’Egypte a également annoncé l’envoi d’une délégation pour souhaiter la bienvenue à New York au président, demandant à ses fidèles vivant à l’étranger de soutenir l’économie égyptienne.

Dimanche dernier, un énorme portrait d’al-Sissi avec le pape Théodore II a été brandi devant la résidence du président égyptien à New York. Le même rassemblement s’est reproduit, mardi, devant le siège de l’ONU où al-Sissi avait prononcé un discours devant l'Assemblée générale de l'ONU.

«C’est une position politique qui n’a rien avoir avec le patriotisme. Etre aux côtés du président ou être contre lui relève du domaine de la politique partisane», a argué l’intellectuel copte Jamal Assâd qui refuse que religion et politique soient mêlées. Et d’ajouter : «C’est du sectarisme qui ne profite pas à al-Sissi et nuit à l’Eglise».

Pour Makarios Sawiris, prêtre de l’église de Saint George aux Etats-Unis, il s’agit d’un geste de respect à l’égard du chef de l’Etat et d’amour pour la patrie. «Notre courtoisie envers notre président ne peut être qualifiée de politique, tout comme on ne peut être traités de mercenaires à l’instar de certains [sans les citer] qui empochent des milliers de dollars pour salir l’image de leur pays. Notre amour pour l’Egypte est éternel et fait partie de notre foi [chrétienne]».

EZ

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