Afrique

Est de la RDC : plus de 1300 civils tués dans des violences armées en 8 mois (ONU)

Nadia Chahed  | 05.06.2020 - Mıse À Jour : 08.06.2020
 Est de la RDC : plus de 1300 civils tués dans des violences armées en 8 mois (ONU)

Kinshasa

AA/ Kinshasa/ Pascal Mulegwa

La Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’homme, Michelle Bachelet a déclaré vendredi, que 1.300 civils ont été tués ces 8 derniers mois au cours des différentes attaques armées dans les provinces Nord-Kivu, le Sud-Kivu et l’Ituri, dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), secoué par des confits armés depuis plus de 20 ans.

Des groupes armés ont commis des « atrocités et des massacres, et les forces de sécurité ont également été responsables de graves violations des droits de l’homme dans ces provinces ainsi que dans d’autres parties du pays », relève le communiqué de l’ONU.

Dans la province du Nord-Kivu, 514 civils ont été « lâchement tués ces 8 derniers mois par les combattants forces démocratiques alliées (ADF) à l’aide de « machettes, de haches et d’armes lourdes », note la même source.

Entre le 1er octobre 2019 et le 31 mai 2020, au moins 530 civils ont été tués par des groupes armés en Ituri, dont 375 depuis le pic des violences en mars, selon le dernier rapport de cette instance onusienne. L’armée congolaise et la Police auraient également tué 17 civils au cours de la même période.

Dans cette même province plus de 200 000 personnes ont été « jetées sur les routes ces deux derniers mois suite à la destruction de leurs villages et des centres de santé par des groupes armés », a indiqué l’ONG Médecins sans frontières (MSF) dans un communiqué publié vendredi.

L’ONG fait, en outre, état d’une violence « systématique », soulignant que la recrudescence des violences dans la province de l'Ituri a entraîné une nouvelle vague de déplacements forcés.

Selon le chef de cette organisation en Ituri, les centres de santé et les villages sont détruits « afin de décourager ceux qui nourriraient l’espoir d’y retourner ». Par peur d’être la cible de nouvelles attaques, les déplacés vivent dans la brousse, a déclaré à Anadolu, Jean-Bosco Lalo, président de la société civile de l’Ituri.

Le principal groupe armé impliqué dans ces violences est la coopérative pour le développement du Congo (CODECO). Composé principalement de combattants issus de la communauté Lendu, ce groupe poursuit depuis 2017 « une stratégie de massacres visant les résidents locaux, principalement de la communauté Hema, mais aussi Alur », afin de contrôler les ressources naturelles dans la région, note l’ONU.

« Jusqu’à présent les communautés ciblées se sont abstenues de riposter », a déclaré Michelle Bachelet.

« Cependant, en l’absence de protection par les forces de sécurité et de défense, il existe un risque sérieux que les communautés se sentent obligées de former des groupes d’autodéfense, ce qui exacerberait très probablement une situation déjà désastreuse », note enfin la haut- commissaire.

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