Afrique

«Ennahdha» rejette le placement en résidence surveillée de magistrats, activistes et politiques

-Le mouvement tunisien d’obédience islamique a exprimé son rejet de « toutes les décisions arbitraires qui portent atteinte aux droits et libertés, notamment la liberté de circulation et la liberté d’expression ».

Yosra Ouanes  | 07.08.2021 - Mıse À Jour : 07.08.2021
«Ennahdha» rejette le placement en résidence surveillée de magistrats, activistes et politiques

Tunisia

AA/Tunis

Le mouvement tunisien Ennahdha a exprimé vendredi, son rejet de l’assignation à résidence de l’un de ses dirigeants, de magistrats, activistes et politiques, estimant que cette mesure est « illégale ».

C’est ce qui ressort du communiqué rendu public par la principale force au Parlement (53 sièges sur 217), dont l'Agence Anadolu a obtenu copie.

Le parti a déclaré que « le Dr Anouar Maarouf, ancien ministre et dirigeant du mouvement Ennahdha, a été informé par des membres des forces de sécurité qu'il avait été placé en résidence surveillée, sans lui fournir une copie écrite d'une décision motivée émise par le ministre de l’Intérieur, conformément à la procédure prévue par la loi ».

Le mouvement a exprimé sa solidarité avec Anouar Maarouf et avec toutes les victimes de telles procédures, soulignant son rejet de « toutes les décisions arbitraires qui portent atteinte aux droits et libertés, notamment la liberté de circulation et la liberté d’expression ».

Le parti a annoncé avoir « chargé son cabinet juridique de déposer un recours auprès du Tribunal administratif contre cette décision abusive qui ne respecte pas les procédures juridiques en vigueur ».

Le mouvement a appelé le Président de la République Kaïs Saïed à lever les mesures qui violent les dispositions de la Constitution, de la loi et des traités internationaux.

Il n'a pas été possible d'obtenir une réaction immédiate des autorités tunisiennes à ce sujet.

Les révocations sur décision présidentielle se poursuivent depuis le 25 juillet en Tunisie, touchant un certain nombre de hauts responsables et de ministres. Après avoir limogé le chef du gouvernement Hichem Mechichi, Saïed a démis de leurs fonctions le ministre de la Défense, Brahim Bertégi et la porte-parole du gouvernement également ministre de la Justice par intérim, Hasna Ben Slimane. Plusieurs anciens responsables dans les différents appareils de l’Etat, ont été assignés à résidence, à la suite des mesures d’exception décidées par le Président tunisien.

Kaïs Saïed, avait annoncé, dans la soirée du dimanche 25 juillet, au cours d’une réunion d’urgence avec de hauts responsables militaires et sécuritaires, le gel des pouvoirs du Parlement pour une durée de 30 jours, ainsi que la levée de l’immunité parlementaire de tous les députés.

Il a également fait savoir qu'il assumera le pouvoir exécutif, avec l’aide d'un gouvernement qui sera dirigé par un nouveau chef désigné par lui. Le locataire de Carthage a en outre annoncé qu’il présidera le ministère public.

Le chef de l’État tunisien, qui rejette les accusations de coup d’État, a déclaré avoir pris ces décisions sur la base de l’article 80 de la Constitution, pour « sauver la Tunisie, l'Etat et le peuple tunisien ».

Certains partis politiques, dont le mouvement Ennahdha, ont considéré lesdites mesures comme un « coup d’Etat contre la Constitution », tandis que d'autres y ont été favorables, estimant qu'il s'agissait d'une « rectification du processus révolutionnaire ».


*Traduit de l’arabe par Majdi Ismail



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