AA / Kinshasa / Pascal Mulegwa

L’ancien "monsieur sécurité" du président de la République démocratique du Congo, François Beya, s’est envolé vers la capitale française, ce vendredi après-midi, pour y recevoir des soins, trois jours après avoir obtenu une liberté provisoire par la haute cour militaire qui le juge entre autres pour "complot" contre le Président.

Un avion médicalisé a embarqué M. Beya, sexagénaire, à 16h15 de l’aéroport international de Ndjili (Kinshasa) pour être soigné à Paris où ce dernier a manqué un rendez-vous médical pendant qu’il était détenu à l’agence nationale des renseignements (ANR), a indiqué à Anadolu, son avocat, Jeanot Bukoko.

Deux urgentistes français étaient à bord du Falcon 900 dans lequel Beya a été transporté, selon son entourage.

Cette évacuation intervient après six mois de détention, deux mois de procès et une récusation des juges.

François Beya a travaillé pour les trois précédents régimes dont celui de Joseph Kabila qui l’avait nommé directeur général des migrations entre 2001 et 2019. Le complot présumé contre Tshisekedi porte entre autres sur la rétention de certaines informations au Président et des liens qu’il entretient avec l’ex-Président Joseph Kabila et certains anciens caciques de son régime. L’accusé a plaidé non coupable, estimant faire l’objet d’une cabale.

À l’issue de ce séjour médical, François Beya devrait ensuite rentrer à Kinshasa pour la suite de son procès devant la Haute Cour militaire, qui le juge aux côtés de son assistant et trois colonels de l’armée et de la police.

La haute cour militaire lui a accordé la liberté provisoire pour des raisons "humanitaires" estimant que sa santé s’est dégradée davantage depuis sa détention.