AA / Beyrouth

Le gouverneur de la Banque du Liban, Riad Salameh, a annoncé, ce mercredi, qu'il soumettrait un rapport à la justice concernant un audit qu'il a effectué concernant son patrimoine privé et ses investissements, auprès d'un cabinet d'audit “connu“, soulignant que la source de sa fortune est “transparente et documentée“.

C’est ce qui ressort d’un communiqué publié par Salameh, en réponse à ce qu'il a appelé des "campagnes persistantes" à son encontre, centrée sur "certaines opérations à la Banque du Liban qui ont eu lieu pendant mon mandat d'une part, et sur ma fortune personnelle d'autre part".

Selon des rapports de la presse locale et internationale, dont celle d’Euronews, des enquêtes sont en cours sur Salameh dans 3 pays européens, parmi lesquels la France et la Suisse, entamées en janvier dernier, sur fond d’accusations d'avoir mené des opérations majeures de blanchiment d'argent à la Banque centrale, comportant des gains de 300 millions de dollars, réalisés par une société appartenant au frère de Salameh.

Le gouverneur de la Banque du Liban a déclaré dans le communiqué : "j'ai demandé à un bureau d'audit bien connu (qu’il n’a pas nommé) et de premier ordre d'examiner les opérations et les investissements qui faisaient l'objet d'une spéculation médiatique persistante".

Et d’ajouter : "le bureau a effectué sa mission conformément aux normes internationales, et le rapport préparé par le bureau d’audit sera soumis aux autorités judiciaires et à d’autres personnes (qu’il n’a pas nommées), si nécessaire".

Salameh a déclaré que l'audit a montré que "pas un seul centime des fonds publics n'a été utilisé pour payer des frais et des commissions" à la société "Forry Associates Ltd", appartenant à son frère.

Et de souligner : "la source de ma richesse est transparente et documentée".

Riad Salameh a aussi fait savoir : "je suis un banquier à succès chez Merrill Lynch (banque d’investissement basée à New York) depuis près de 20 ans", notant que son salaire mensuel était d'environ deux millions de dollars avant de quitter l'entreprise en 1993.

Et d’expliquer : "ma fortune était estimée en 1993, c'est-à-dire il y a 28 ans, à 23 millions de dollars, en plus des biens hérités".

Le gouverneur de la Banque du Liban a indiqué que sa fortune "a été investie à bon escient et s'est considérablement accrue", estimant que "rien ne m'empêche d'investir et de développer ma propre richesse".

Salameh a fait l'objet d'un examen minutieux au cours de son mandat de 28 ans, à la suite de l'effondrement du système financier libanais.

Les partis politiques et populaires tiennent Salameh pour responsable de l'effondrement de la monnaie nationale, qui a perdu plus de 92 % de sa valeur, et critiquent vivement les politiques monétaires adoptées par le gouverneur de la Banque du Liban au motif qu'elles ont accumulé les dettes.

* Traduit de l’arabe par Mounir Bennour.