AA/Paris/Fatih KARAKAYA

Le prix de gros de l'électricité en France dépasse 1 000 euros le MWh pour 2023, révèle le réseau des radios locales publiques françaises, « France Bleue », vendredi 26 août.

Alors que ce prix était d'environ 85 euros le MWh il y’a un an, le prix de l’électricité atteint un niveau jamais vu.

Dans un climat de crainte de pénurie pour l’hiver, France Bleue explique les principales raisons de ces augmentations records, notamment « l'affaiblissement des flux de gaz russe vers l'Europe depuis le début de la guerre en Ukraine, et l'arrêt de nombreux réacteurs nucléaires français d'EDF à cause de problème de corrosion ou des maintenances ».

En effet, dans un communiqué de presse, l’Electricité de France (EDF) a annoncé la prolongation de plusieurs semaines l'arrêt de quatre réacteurs nucléaires français à cause de la corrosion tout en maintenant sa prévision de production pour 2022 entre 280 et 300 térawattheure (TWh). Mais pour EDF il est fort « probable » que la production ne dépasse pas les 280 TWh.

Malgré le développement de son secteur nucléaire, la France rencontre de nombreux problèmes dans ses centrales et selon EDF, 32 réacteurs sont à l'arrêt sur un total de 56, ce qui baisse drastiquement la production de l’électricité entrainant ainsi une augmentation mécanique de prix de l’électricité.

* La dépendance au gaz russe

L’Europe a eu toujours pour habitude de s’approvisionner en gaz russe pour faire fonctionner de nombreuses centrales thermiques. Mais l’invasion de l’Ukraine par la Russie et les embargos qui ont suivi, ont fait grimper le prix du gaz au plus haut niveau. De même, la Russie coupe le gaz de temps en temps pour des raisons de maintenance et menace de couper ses approvisionnements en gaz aux pays qui refusent de payer en rouble. Ainsi, la raréfaction du gaz entraîne également l’augmentation de son prix qui se répercute sur la production de l’électricité.

Pour pallier l’augmentation des tarifs de l’électricité, plusieurs pays dont la France avaient mis en place des boucliers tarifaires pour maintenir les tarifs au plus bas. Or, comme l’explique France Bleue, ces boucliers tarifaires « sont de plus en plus difficiles à financer et en France, cela doit prendre fin après le 31 décembre prochain ».

Afin d’agir ensemble, les 27 pays européens ont adopté un plan qui vise la réduction de la consommation d'énergie d'au moins 15% par rapport à la moyenne des cinq dernières années sur la même période, entre août 2022 et mars 2023.

De son côté, le Premier ministre tchèque, Petr Fiala, dont le pays assure la présidence de l'Union européenne, a annoncé, ce vendredi, sur son compte Twitter qu’il « convoquera une réunion d'urgence des ministres de l'Energie afin de discuter de mesures d'urgence spécifiques pour faire face à la situation énergétique ».