
France
AA / Tunis / Fatma Ben Amor
La loi spéciale adoptée par le Parlement français et promulguée samedi par Emmanuel Macron pour pallier l'absence de budget pour 2025, va réduire l'ajustement initialement contenu dans le projet de loi de finances. Le déficit dépasserait dans ce cas la barre des 6%.
C'est ce qui ressort d'une étude élaborée par l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) intitulée "Après la censure : impact économique et budgétaire de la Loi spéciale pour 2025" et consultée par Anadolu.
"Sans mesures nouvelles, le déficit serait donc attendu entre -6,1 % et -6,4 % du PIB en 2025", note-t-on dans l'étude publiée sur le site officiel de l'OFCE.
Et d'expliquer que "dans le cadre de la Loi spéciale, nous nous attendons théoriquement à un effort budgétaire structurel primaire de +0,4 point de PIB en 2025 (contre +1,5 point de PIB dans le PLF 2025). Au regard des multiplicateurs budgétaires à court terme, la Loi spéciale réduirait la croissance de -0,2 point de PIB (contre -0,8 point dans le PLF 2025)".
"En supposant que la motion de censure et la Loi spéciale n’aient pas d’effets négatifs induits sur la croissance (...) le déficit public que nous attendions à -5,3 % du PIB en 2025 avec le PLF passerait à -6,1 % du PIB malgré une croissance du PIB plus élevée (de 0,8 % à 1,4 %) en raison de la moindre consolidation budgétaire . En revanche, si le surplus de croissance attendu en 2025 en raison de l’impact moins négatif de la politique budgétaire était annulé par les effets négatifs cités plus haut, le déficit public serait de -6,4 points du PIB avec une croissance à 0,8 % en 2025", précise encore l'OFCE.
La loi spéciale, palliatif budgétaire soumis en urgence après la censure du gouvernement Barnier, va permettre à l'exécutif de prélever l'impôt et à emprunter pour financer l'Etat et la Sécurité sociale, malgré l'absence de budget pour 2025.