Économie

En marche vers l’avenir, le Congo mise sur le privé

Face à la crise qui plombe actuellement son économie, la République du Congo mise désormais sur le privé pour la relance de ses activités et la croissance sociale et économique pour le développement du pays.

Hatem Kattou  | 02.08.2017 - Mıse À Jour : 02.08.2017
En marche vers l’avenir, le Congo mise sur le privé Photo d'archives

Congo

AA/Brazzaville/Rosie Tshanda

Face à la crise qui plombe actuellement son économie, la République du Congo mise désormais sur le privé pour la relance de ses activités et la croissance sociale et économique pour le développement du pays.

Un appel lancé, lundi, à tous les acteurs nationaux lors du démarrage à Brazzaville des travaux techniques d’élaboration du nouveau Programme National de développement (PND) pour la période 2017-2021.

Ce plan attendu comme « cadre unique et consensuel » des politiques, actions publiques et cadre de coopération, fait suite à celui déjà exécuté par le Congo entre 2012 et 2016, soit quatre années durant lesquelles le réseau routier bitumé est passé de 1 976 Kilomètres à 3 675 kilomètres.

Le Congo connaît actuellement une crise économique sans précédent dû à la chute du prix du baril du pétrole, avec un taux de croissance au plus bas niveau et un taux de chômage record, a rappelé à Anadolu la ministre du Plan, de la statistique et de l’Intégration régionale, Ingrid Olga Ghislaine Ebouka-Babackas, rappelant la nécessité de la mise en place du nouveau Programme de développement.

"Ce plan qui démarre devra être un cadre intégré pour la conjugaison des programmes en vue de stabiliser la relance économique et soutenir une croissance diversifiée et soutenue", poursuit-elle.

En 2016, la situation macroéconomique et financière du Congo-Brazzaville était en pleine dégradation avec l’entrée en récession de l’économie, alors que la croissance du PIB, initialement prévue à 4,4%, puis révisée à 1,7%, a été finalement ramenée à -2,7% pour 2016 par le Fonds Monétaire International (FMI), soit le taux le plus faible depuis 20 ans.

En mars 2017, le Comité monétaire et financier de la République du Congo avait revu à la hausse le taux de croissance du PIB, taux qui se redresserait à 1% cette année.

Mais les perspectives économiques du pays restent tributaires de la persistance des faibles cours du pétrole, selon la Banque Africaine de Développement.

D'où la nécessité d'axer davantage le PND sur l’apport des partenaires privés que sur l’Etat, une manière d’impliquer davantage le secteur privé à apporter sa pierre pour la transformation du tissu social et économique congolais, poursuit la ministre, rappelant que les performances du précèdent plan 2012-2016 ont été mitigées en raison de l’insuffisance des ressources.

Comment parvenir à réussir ce nouveau PND 2017-2021 ?

L’économie congolaise est entièrement dominée par le pétrole qui représente encore près de 40% du PIB, avec 38 % des recettes budgétaires et 74 % des exportations.

Selon l'étude "les Perspectives économiques en Afrique", publiée récemment par la BAD, le rythme et la portée des réformes structurelles et de la diversification économique sont encore insuffisants pour permettre une amélioration significative des indicateurs sociaux du pays et l’atteinte des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).

La BAD suggère d'ailleurs que la stratégie nationale urbaine soit suffisamment développée pour permettre de faire face aux enjeux de l’urbanisation rapide du pays.

D’où la nécessité du pays de diversifier son économie et ainsi parvenir à réaliser des progrès en vue de réduire le chômage, la pauvreté ainsi que les inégalités sociales.

En 2014, s’exprimant devant le Parlement, le Président Denis Sassou Nguesso avait estimé le taux de chômage à moins de 10% dans la population active pour une croissance de 10 % à l’époque.

Pour Jacques Bouity, expert économique, "la République du Congo devrait tenir compte de la réalité économique actuelle du pays en élaborant ce PND."

"La création d’une dynamique de participation Privé-Public aiderait le pays à se remettre sur les rails et à accomplir aisément ce plan", estime d'ailleurs l'expert.

La dynamique public-privé est celle qui donc désormais est prônée pour non seulement accélérer la croissance économique du pays, mais aussi diversifier son économie.

Pour Jean-Christophe Okandze, directeur général du plan et du développement, "la diversification de l’économie congolaise est en effet plus que primordiale".

"C’est la seule manière de juguler la crise due à la baisse du prix du baril de pétrole", dit-il à Anadolu.

Pour rappel, le PND avait été adopté en 2011 par le gouvernement du Congo en vue de servir de cadre d’orientation pour son action qui vise à amener la nation vers la modernisation de la société et l’industrialisation à l’horizon 2025.

La croissance économique de la République du Congo reste toutefois bien en deçà des 8,5 % nécessaires pour atteindre les objectifs fixés à l’horizon 2025.

Entre 2012 et 2016, l’économie n’a en effet progressé qu’au rythme de 3 % en moyenne, sur fond de baisse de la production de pétrole (-14,2 %) et des prix pétroliers (-59,2 %), selon des données officielles.

Outre les partenariats privé-public, le gouvernement examine actuellement avec le FMI un programme de réforme dans le cadre d’une politique coordonnée au sein de la Communauté économique et monétaire des États d’Afrique centrale (CEMEAC).

Les autorités ont également réduit les dépenses publiques afin d’ajuster leur politique budgétaire à une baisse des cours pétroliers qui a eu pour conséquence d’amputer de 54,4 % les recettes publiques entre 2014 et 2016.

Avec l'objectif, donc de redresser le plus vite possible l'économie du Congo.

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