AA / Genève / Timo Kirez

Le constructeur automobile munichois BMW a annoncé un rappel de 1,5 million de véhicules au niveau mondial et a revu ses prévisions de bénéfices à la baisse pour l'année en cours, selon un communiqué de presse rendu public ce mardi.

Le rappel est dû à des “mesures techniques“ nécessaires liées au système de freinage intégré (IBS), qui ont incité BMW à ajuster ses prévisions de bénéfices annuels.

Le constructeur a indiqué que le résultat avant impôts du groupe devrait diminuer considérablement, par rapport à la légère baisse prévue précédemment. BMW devrait fournir des résultats trimestriels détaillés et ses prévisions révisées dans son rapport trimestriel du 30 septembre 2024, dont la publication est prévue pour le 6 novembre 2024.

Les prévisions mises à jour prévoient une marge EBIT pour l’année 2024 située entre 6 % et 7 %, un résultat en baisse par rapport à l'estimation précédente qui tablait sur un chiffre allant de 8 % à 10 %. Dans une même tendance, le rendement du capital investi (RCI) devrait désormais se situer entre 11 et 13 %, contre une fourchette précédente de 15 à 20 %.

Les difficultés de BMW font suite à celles de Volkswagen AG, un autre grand constructeur automobile allemand. Le 2 septembre dernier, le conseil d'administration de Volkswagen a annoncé d'importants plans de restructuration, et notamment la révocation d'une garantie d'emploi de longue date et la mise en œuvre de licenciements massifs au sein de son activité principale. L'entreprise est aux prises avec des coûts élevés et des rendements inférieurs à ceux de ses filiales telles que Škoda, Seat et Audi.

Volkswagen a lancé un programme d'économies visant à améliorer ses bénéfices à hauteur de 10 milliards d'euros (11,03 milliards de dollars) à l’horizon 2026. Ce programme inclut une réduction des coûts de personnel dans l'administration de 20 %. L'entreprise comptait auparavant sur des retraites partielles et des indemnités de départ pour gérer ses effectifs, mettant de côté 900 millions d'euros (993 millions de dollars) pour les indemnités de départ.

Cette annonce a rencontré une forte opposition de la part du syndicat et du comité d'entreprise de Volkswagen. Le syndicat a condamné ces mesures, les qualifiant de “menaces pour l’emploi, les sites et les conventions collectives“. Thorsten Groger, chef de district du syndicat IG-Metall, a qualifié ces mesures d’“irresponsables“ et de bouleversements majeurs pour les activités de Volkswagen.

Le constructeur Volkswagen n’a jamais fermé d’usine de production en Allemagne depuis sa création en 1949. Le groupe exploite actuellement onze usines de production en Allemagne, dont six usines d’assemblage de véhicules et cinq pour usines de composants, et emploie au total environ 120 000 personnes dans le pays.

* Traduit de l’anglais par Mounir Bennour.