Politique

Trump menace l'économie turque

- Le Président américain a défendu que son pays avait "éliminé Daech à 100%"

Michael Hernandez  | 07.10.2019 - Mıse À Jour : 08.10.2019
Trump menace l'économie turque

Washington DC

AA – Washington – Michael Hernandez

Trump : « La Turquie serait confrontée à des conséquences économiques si elle agit hors des limites » .

Le président américain s'engage à "détruire et à anéantir  complètement  l'économie turque" si Ankara agit hors des limites.

Le président américain, Donald Trump, a menacé la Turquie d'un effondrement économique si Ankara prenait des mesures en Syrie qu'il juge "en tant que dépassement des bornes" avant une opération prévue dans le nord-est du pays.

" Comme je l'ai dit avec force auparavant, et pour le répéter, si la Turquie fait quelque chose que je considère, dans ma grande et incomparable sagesse, comme étant hors limite, je vais totalement détruire et anéantir l'économie de la Turquie (je l'ai déjà fait!)», a écrit Trump sur Twitter. 

"Ils doivent, avec l'Europe et d'autres, surveiller les combattants de DAECH capturés et leurs familles », a-t-il ajouté. 

"Les États-Unis ont fait beaucoup plus que ce à quoi on aurait pu s'attendre, y compris la capture de 100%  du califat de DAECH. Il est temps que d'autres habitants de la région, dont certains sont très riches, protègent leur propre territoire. LES USA SONT GÉNIAUX !"

Trump utilisait un autre nom pour le groupe terroriste Daech. 

Le président fait face à des pressions croissantes à Washington depuis que la Maison-Blanche ait annoncé dimanche soir que les États-Unis allaient retirer leurs troupes du nord-est de la Syrie avant l'opération turque "prévue depuis longtemps". L'Administration Trump a exclu tout soutien américain à la mission.

L'annonce est intervenue quelques heures après un  entretien téléphonique entre le président turc Recep Tayyip Erdogan et Trump, au cours duquel une réunion en novembre avait été planifiée, selon des sources présidentielles turques. 

Lundi, le sénateur Lindsey Graham, un allié inébranlable de Trump, s'est insurgé contre cette décision via son compte Twitter, estimant que ce choix était ‘’porteur de désastre’’. 
Graham, qui a déjà reconnu la "menace légitime pour la sécurité nationale de la Turquie" dans le nord-est de la Syrie, a menacé Ankara de sanctions économiques qui, selon lui, seraient soutenues par une majorité à l'épreuve du veto au Congrès. 

Après s'être entretenu avec le sénateur Chris Van Hollen, le plus haut responsable démocrate de la commission sénatoriale du budget,  Graham a déclaré que les législateurs présenteraient un projet de loi pour imposer des sanctions économiques à la Turquie "s'ils envahissent la Syrie et demanderaient leur suspension de l'OTAN s'ils attaquent les forces kurdes qui aident les États-Unis dans la destruction de Daech ".

Bien que Trump puisse théoriquement opposer son veto à une telle loi bipartisane, Graham s'attend à ce qu'elle obtienne l'appui d'au moins les deux tiers des législateurs, ce qui permettrait aux législateurs de l'emporter sur le président.

Graham et Van Hollen font partie d'une foule de législateurs, y compris des candidats démocrates de premier plan à la présidence, qui se sont prononcés contre le retrait prévu de l'Administration Trump en Syrie. 

Trump s'est mis sur la défensive lundi, retweetant une demi-douzaine de messages Twitter pour défendre son annonce. 

"Nous nous sommes alignés sous Obama non pas avec les Kurdes, mais avec le PKK, l'ennemi juré de la République turque, notre allié. Nous semions les graines d'une guerre Turquie-PKK avec cette politique. Nous poussions aussi la Turquie vers la Russie", a écrit Mike Doran, chercheur principal au groupe de réflexion de l'Institut Hudson à Washington, dans l'un de ses messages. 

Kurt Schlichter, un éditorialiste conservateur, a déclaré qu'à l'approche de l'opération en Turquie, "Le Président nous tient à l'écart."

"Le gang qui n'a jamais rencontré une guerre qu'il ne voulait pas combattre (et qui n'a pas réussi à gagner) sera outragé. Quand ils hurlent, demandez-leur une chose. Demandez-leur combien de vies américaines cela vaut exactement", a-t-il écrit. "Je dis Zéro'."

La Turquie a depuis longtemps appelé les États-Unis à s'associer à elle dans la lutte contre Daech, un groupe terroriste qu'Ankara s'emploie à éradiquer, arrêter et expulser les membres qui se trouvent en Turquie. 

Depuis 2016, les opérations turques, Bouclier de l’Euphrate et Rameau d’olivier, dans le nord-ouest de la Syrie ont libéré la région des terroristes de YPG/PKK et de Daech, ce qui a permis à près de 400 mille Syriens qui avaient fui la violence de rentrer dans leur pays.

Au cours de sa campagne de terreur de plus de 30 ans contre la Turquie, le PKK - inscrit sur la liste des organisations terroristes par la Turquie, les États-Unis et l'UE - a été responsable de la mort de 40 mille personnes, dont des femmes, des enfants et des nourrissons. Le YPG est la branche syrienne de l'organisation terroriste PKK.

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