AA/Bamako/Ahmed Baba

Un calme précaire a régné mercredi à Gao, au Nord-Mali, au lendemain d’une manifestation de la population contre la force onusienne Minusma, qui a fait 3 morts dans les rangs des protestants, d’après un bilan fourni, mercredi, par la Mission des Nations Unies.

Mardi matin, plus d'un millier de manifestants ont marché sur le quartier général de la Minusma à Gao, protestant contre le projet d'un accord de zone temporaire de sécurité que voudrait signer la force onusienne avec la coordination des mouvements de l'Azawad (CMA-plateforme réunissant des groupes armés séparatistes).

Scandant : « Non à la division du Mali », « Non au fédéralisme et à l'autonomie de l'Azawad », les manifestants ont protesté contre un accord, qui, selon eux, ouvrirait une porte vers l'autonomie de l'Azawad.

« La  situation est relativement calme aujourd’hui. La Minusma a rencontré dans son quartier général de Gao le ministre malien de la sécurité intérieure -Sada Samaké,- et plusieurs autorités régionales pour faire le point sur la situation », a déclaré Olivier Salgado, porte-parole de la Minusma joint par Anadolu, sans fournir de détails sur la nature de cette rencontre.

Mohamed Maiga, un leader du conseil des jeunes de Gao, joint par Anadolu, confirme le calme relatif qui est revenu sur la ville mais indique aussi « qu’il y a toujours une tension palpable car les jeunes veulent s’en prendre aux casques bleus contre qui ils sont en colère ».

« Le ministre Samakéen visite à Gao nous a promis que le gouvernorat de Gao prendra en charge les funérailles des dépouilles d’hier et fera tout pour mettre la lumière sur la manière dont sont morts les manifestants », a-t-il ajouté faisant référence à la déclaration de la Minusma qui a assuré ne pas avoir tiré sur les manifestants.

Selon les témoignages receuillis par Anadolu, les manifestants ont lancé des cailloux sur les casques bleus tandis que ces derniers ont répliqué par des tirs lacrymogènes. Certains manifestants ont assuré que les casques bleus ont fait usage de tirs à balles réelles. 

Lors d’un point de presse tenue mardi soir, la MINUSMA a assuré avoir retiré son projet de zone temporaire de sécurité, à l’origine des manifestations.