AA / Paris / Ümit Dönmez

Une fuite radioactive est survenue, mercredi, dans le circuit primaire du réacteur numéro un de la centrale nucléaire de Civeaux (Vienne).

Selon l'information rapportée, ce mardi, par Franceinfo la fuite n'aurait pas de conséquence en matière de sûreté, mais risquerait de retarder la remise en marche de la centrale nucléaire, qui était prévue pour le 8 janvier prochain.

Interrogée par le média public, Karine Herviou, directrice générale adjointe de l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) a déclaré qu'il "n'y a aucun risque pour l'environnement ni pour la santé publique", faisant état d'un "évènement qui a eu lieu au cours [...] d'une épreuve hydraulique du circuit primaire".

Karine Herviou a indiqué que la fuite a eu lieu dans le circuit qui permet de refroidir le combustible nucléaire "et de transporter cette chaleur vers des échangeurs qui vont permettre de vaporiser de l'eau et de faire tourner les turbines", précisant qu'il s'agit de la "deuxième barrière de confinement de la radioactivité".

La fuite serait due à un bouchon installé afin d'éviter une fuite d'eau.

"C'est ce bouchon qui n'a pas tenu et qui a causé la fuite. Ce n'est pas un évènement grave ou lourd en termes de réparation", a indiqué la spécialiste, précisant qu'EDF va faire intervenir un robot "pour récupérer les éléments contaminés au niveau de la fuite et isoler la fuite".

"Cela prendra quelques jours", a-t-elle ajouté, indiquant, toutefois, qu'il s'agit de la première fois que ce type d'incident nucléaire survient en France.

Selon la directrice générale adjointe de l'IRSN, la mise en place du bouchon ou "une défaillance du bouchon lui-même", serait à l'origine de l'accident et ce dernier n'est pas lié à la maintenance des réacteurs nucléaires.

Interrogée sur d'éventuelles inquiétudes à avoir sur l'état du parc nucléaire français, Karine Herviou fait état de "cumul de délais" sur les arrêts de réacteurs pour corrosion, maintenance, ou "amélioration de sûreté dans le cadre du passage à 40 ans des réacteurs de 900 mégawatts".

La directrice adjointe de l'IRSN concède que cette situation cause "des indisponibilités importantes" et "un nombre important d'arrêts de réacteurs".

Au sein des 18 centrales nucléaires françaises, 56 réacteurs sont actuellement en activité alors que 24 sont à l'arrêt, selon Électricité de France (EDF).

Durant l’été, le nombre de réacteurs à l’arrêt avait culminé à 32, provoquant une situation inédite et des risques de tension dans la production électrique de l'Hexagone pour l'hiver prochain.

Le Président français, Emmanuel Macron, qui avait annoncé, dès 2018, sa volonté de fermer 14 réacteurs d’ici à 2035, a dû revoir sa copie, alors que l'Europe est confrontée à une crise énergétique, dans le contexte de la guerre en Ukraine.