AA - Paris - Bilal Muftuoglu

Plusieurs milliers de Français descendent mercredi dans les rues pour manifester contre le projet de loi de la ministre du Travail Myriam El Khomri qui prévoit de rendre les conditions de travail plus flexibles.

La mobilisation contre le projet de loi a commencé à Paris avec un cortège réuni au niveau du Quai de la Rapée à 10h et devrait être suivi de trois autres, organisés par les principaux syndicats professionnels, étudiants et lycéens. Des rassemblements sont prévus dans toute la France, essentiellement dans les grandes villes à l'instar de Lille, Strasbourg, Bordeaux et Toulouse.

Les lycéens sont parmi les groupes les plus mobilisés contre la loi travail, le considérant comme un projet qui va "à l'encontre des aspirations de la jeunesse". Ils manifestent notamment, comme souligne le syndicat lycéen Union Nationale Lycéenne (UNL) dans une déclaration, contre ce qui change pour les jeunes dans le code du travail, à l'instar du rallongement des semaines de travail, la facilitation des licenciements, et encore l'augmentation du temps de travail des apprentis.

Plusieurs lycées ont par ailleurs été bloqués par des lycéens, essentiellement en Ile-de-France mais aussi en province, relaye le syndicat. Au moins une trentaine de lycées parisiens seraient bloqués selon les premiers chiffres communiqués par le syndicat, pourtant le ministère de l'Education est tenu de faire un point sur le nombre exact des lycées bloqués à la mi-journée, selon le rectorat de Paris.

La mobilisation nationale coïncide par ailleurs avec une vague de mouvement social des employés de la SNCF et du RATP, entraînant des fortes perturbations pour les voyageurs dans le pays. Plusieurs trains locaux et internationaux ont été supprimés dans le cadre d'une grève qui restera en vigueur au moins jusqu'à jeudi matin.

Les Français s'étaient également mobilisés en 2006 contre un projet de loi modifiant encore le code du travail, instaurant notamment le contrat première embauche (CPE), destiné à des jeunes de moins de 26 ans. Le projet de loi avait finalement dû être retiré par le gouvernement suite à une vague de mouvement inédit alors que la loi avait été adoptée par le Parlement et publiée même au Journal officiel.