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Canada / Législatives : Une campagne et des polémiques

-Lancée le dimanche 15 août écoulé en prévision des élections du 20 septembre, la campagne électorale des législatives fédérales a été rythmée par une série de polémiques, allant de l’Afghanistan et de la sécurité des candidats jusqu’à la vaccination

Fatma Bendhaou  | 13.09.2021 - Mıse À Jour : 14.09.2021
Canada / Législatives : Une campagne et des polémiques

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AA / Montréal / Hatem Kattou

Le Premier ministre canadien sortant, Justin Trudeau, au pouvoir depuis 2015, a enclenché, au terme de sa rencontre, le 15 août écoulé, avec la Gouverneure générale, Mary Simon, la campagne électorale en prévision du vote, le 20 septembre courant.
Longue de 36 jours, la campagne électorale fédérale a été émaillée, depuis son lancement, il y a de cela presque un mois, par trois polémiques majeures, soit une moyenne d’une polémique tous les dix jours.
On passera en revue, sommairement, dans ce qui suit, les principales polémiques qui ont rythmé la campagne fédérale et qui pourraient se résumer comme allant du rapatriement depuis l’Afghanistan et de la sécurité des candidats, jusqu’à la vaccination contre la Covid-19.
Il convient de noter que Justin Trudeau, chef du Parti Libéral mais surtout Premier ministre sortant, a cristallisé la majorité des critiques ou a été au centre des débats et des polémiques, étant attaqué par ses opposants et rivaux.


- Le rapatriement depuis l’Afghanistan : Le gouvernement et Trudeau critiqués


L’opération de rapatriement par le Canada des personnes ayant collaboré avec son armée et son ambassade en Afghanistan de l’aéroport de Kaboul, a été décriée par l’opposition qui a jugé le processus désorganisé.
Certes, le chef de la diplomatie canadienne, Marc Garneau, avait souligné, que son pays « s’engage à rapatrier tous les Canadiens et les Afghans vulnérables d’Afghanistan », dont le nombre est estimé à 20 mille.
Cet engagement lancé à la fin du mois d’août, durant la campagne vient confirmer le chiffre annoncé au début du mois écoulé, quelques jours avant l’entrée des Taliban à Kaboul.
Les justifications usées par le diplomate en chef, consistant en « l’effet surprise » et du fait que le rapatriement est « un travail de plus longue haleine qui va se faire dans le courant de la prochaine année », n’ont pas suffi pour calmer les ardeurs de l’opposition.
En effet, les partis politiques concurrents aux libéraux ont critiqué l’attitude des autorités qui n’ont rien vu venir, estimant également comme étant « inopportun » l’enclenchement d’élections alors qu’une crise majeure dans laquelle le Canada est impliqué sévit sur la scène internationale.
En plus de cela, la petite phrase de la ministre libérale des Femmes et de l’Egalité des genres, Maryam Monsef, d’origine afghane, est venue envenimer les choses.
Monsef a qualifié les Taliban afghans par le terme « nos frères », provoquant un tollé dans les rangs de l’opposition, avant de s’expliquer sur l’usage de cette expression.
Alors qu’elle animait une conférence de presse consacrée à l’évacuation de milliers d’Afghans de l’aéroport de Kaboul, Monsef, elle-même réfugiée née de parents afghans, a lancé un appel à la collaboration de « nos frères les Taliban », alors que le Mouvement est considéré comme étant un groupe « terroriste » par Ottawa.
La ministre a dû s’expliquer, sous la pression de l’opposition et des médias, en justifiant l’utilisation du mot « nos frères » qu’il est « d'usage pour les musulmans de s'appeler entre eux frères ».
Erin O’toole, chef des conservateurs a dénoncé le langage « inacceptable » dont a usé la ministre et candidate à son tour aux élections tandis que le chef du Bloc québécois, Yves-François Blanchet, a désapprouvé « l'extrême maladresse » de la ministre Maryam Monsef.
Ces réactions ont poussé le chef des libéraux, Justin Trudeau, à monter au créneau pour indiquer qu’il considérait le Mouvement afghan « sans ambiguïté comme terroriste », ajoutant laconiquement : « La ministre a expliqué ses commentaires. Je n'ai rien à ajouter ».


- La Vaccination contre la Covid-19 : Trudeau réagit énergiquement aux conservateurs « nonchalants »


Justin Trudeau, a réagi énergiquement, aux propos tenus par ses principaux rivaux, le leader du Parti Conservateur, Erin O’Toole, et le chef du Bloc québécois, Yves-Francois Blanchet, au sujet de la vaccination contre la Covid-19.
La vaccination a, en effet, constitué un des points clivants de la campagne électorale, poussant le patron des libéraux à qualifier le propos de Blanchet tenus à son encontre de « tout à fait inacceptable et irresponsable ».
Blanchet a estimé que Trudeau affichait « une attitude un peu baveuse en jetant de l’huile sur le feu en adoptant un air de défi » face aux manifestants anti-vaccination.
Trudeau a attaqué l’homme politique québécois en disant que « les Canadiens qui ont fait le choix et qui ont pris leurs responsabilités en main pour se faire vacciner au cours des derniers mois, les Canadiens qui ont fait des sacrifices en portant des masques, en gardant leurs distances pour passer à travers de cette pandémie, pour se protéger les uns les autres, moi, je choisis de les appuyer ».
« Je choisis de les défendre dans ce choix-là et j’écoute la science », a-t-il renchéri avant d’enchainer en ciblant le chef des conservateurs : « M. O’Toole doit vraiment réfléchir à comment il est en train d'encourager, par son manque de leadership, ceux qui pensent encore qu'il y a un débat sur la vaccination ».
« Il n'y a plus de débat. Les gens doivent se faire vacciner. Pas juste pour se protéger eux-mêmes. C'est pour protéger les autres, c'est pour protéger tous ces enfants qui ne peuvent pas encore être vaccinés, qui vont rentrer à l'école cette semaine et la semaine prochaine », a encore dit Trudeau fustigeant O’Toole dont certains candidats de son parti ne sont pas vaccinés et il ne les a pas obligés de le faire, par « manque de fermeté et de leadership ».


- La sécurité des candidats : Un meeting annulé, une menace « sérieuse » et des rivaux solidaires


Justin Trudeau a été le chef de parti le plus critiqué, insulté et attaqué durant la campagne, jusqu’à présent par des manifestants agressifs et hostiles, dont la majorité sont des réfractaires à la vaccination et au respect des mesures sanitaires.
Nombre de ses rassemblements électoraux ont été bruyamment perturbés par des groupes de manifestants et l’un de ces meetings a du même être annulé, dans la ville de Bolton dans l’Ontario, en coordination avec la Gendarmerie royale, compte tenu des risques sécuritaires.
Toutefois et contrairement aux autres polémiques, clivantes et qui ont provoqué divisions et autres dissensions, classiques entre rivaux politiques, celle-là a vu Trudeau recevoir la sympathie et la solidarité des autres candidats.
Le Parti conservateur a, en effet, condamné sur son compte officiel Twitter le « langage obscène et extrême employé par certains manifestants lors des événements de campagne du Libéral, Justin Trudeau ».
Toutefois, le chef du Bloc québécois, Yves-François Blanchet, a eu une réaction mitigée qui, tout en critiquant l’attitude d’individus qui font usage de la violence, n’a pas manqué de recommander au Chef libéral d’être moins critique à leur égard.

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