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Algérie avertit l’ONU d’un « 3e échec » après le veto américain sur une résolution concernant Gaza

- Plusieurs membres du Conseil, dont le Pakistan, la Russie, la Chine et la Guyane, dénoncent la décision américaine qui a bloqué une résolution soutenue par 14 des 15 membres, appelant à une action urgente face à la crise humanitaire à Gaza.

Merve Gül Aydoğan Ağlarcı  | 19.09.2025 - Mıse À Jour : 19.09.2025
Algérie avertit l’ONU d’un « 3e échec » après le veto américain sur une résolution concernant Gaza

Ontario

AA / Canada / Merve Aydogan

L’Algérie a averti jeudi le Conseil de sécurité de l’ONU qu’il risque de répéter ses échecs passés à prévenir un génocide, après que les États-Unis ont opposé leur veto pour la sixième fois à une résolution, soutenue par 14 des 15 membres, appelant à une action urgente face au massacre dans la bande de Gaza.

L’ambassadeur algérien à l’ONU, Amar Bendjama, a ouvert la séance du Conseil en s’excusant auprès des Palestiniens.
« Pardonnez-nous, car le monde parle de droits mais vous les refuse », a-t-il dit, accusant Israël d’être protégé non par le droit international, mais par un « système international biaisé ». « Israël tue chaque jour, et rien ne se passe. »

Faisant référence aux génocides du Rwanda (1994) et de Bosnie (1995), Amar Bendjama a mis en garde contre une répétition de l’histoire.
« Ce Conseil a déjà failli deux fois à prévenir un génocide. Aujourd’hui, nous sommes au bord d’un troisième échec. À cet instant, il n’y a pas d’ambiguïté : chacun doit choisir d’agir pour stopper le génocide ou d’être compté parmi les complices », a-t-il lancé.

L’ambassadeur pakistanais Asim Iftikhar Ahmad a déploré que le veto ait empêché le Conseil d’agir face à une crise humanitaire qui s’aggrave.
« Le Pakistan regrette profondément que le Conseil n’ait pas pu adopter un projet de résolution présenté par les dix membres élus, visant uniquement à répondre à la crise humanitaire qui se déroule à Gaza », a-t-il souligné.

Il a rappelé que ce vote « n’était pas une simple procédure » mais une occasion d’agir face à une brutalité sans précédent et à des déplacements massifs alors que l’invasion terrestre israélienne s’intensifie.
« Ce qui a empêché le Conseil d’agir, c’est l’usage du veto, une lourde responsabilité », a-t-il ajouté.

L’ambassadeur russe Vassily Nebenzia a dénoncé la responsabilité américaine dans le blocage d’une résolution qui aurait pu arrêter le bain de sang.
« Tant que Washington ne changera pas sa vision de la crise à Gaza, le Conseil restera témoin impuissant de cette catastrophe, paralysé non par ses problèmes structurels, mais par la volonté, ou plutôt l’absence de volonté, d’une seule délégation », a-t-il déclaré.

L’ambassadrice de Guyane, Carolyn Rodrigues-Birkett, a rappelé que le Conseil débat de la question palestinienne depuis 1947 et a affirmé que « l’impunité conduit à la commission continue d’un génocide. Oui, un génocide. Ce mot que beaucoup ne voulaient pas utiliser et espéraient ne jamais avoir à utiliser ».
« Cela est confirmé cette semaine par la Commission d’enquête indépendante de l’ONU sur le territoire palestinien occupé et Israël », a-t-elle ajouté. « Déplacement. Destruction. Maladie. Mort. Voilà les fruits de l’impunité à Gaza. »

L’ambassadeur chinois Fu Cong s’est dit « profondément déçu » par le veto américain et a dénoncé les blocages répétés du Conseil par Washington.
« Combien de vies innocentes doivent encore être perdues avant qu’un cessez-le-feu soit possible à Gaza ? », a-t-il demandé.

Enfin, l’ambassadrice danoise Christina Markus Lassen a expliqué que son vote était « un vote pour la paix, une paix qui permettra de stopper cette catastrophe humanitaire provoquée par l’homme, un vote pour un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent ».

*Traduit de l'anglais par Wafae El Baghouani

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