
AA/ Antananarivo/ Alain Ilionaina
La vanille, produit phare de Madagascar, vit de beaux jours ces derniers temps, après avoir enregistré une importante baisse de production entre 2010 et 2013. Le correspondant de l'agence Anadolu (AA) a visité les régions baptisées «berceaux» du produit, à un moment où la cueillette bat son plein.
L’objectif annoncé consiste en effet à conquérir 90% du marché mondial, puisque la récolte de cette année est estimée à 1800 voire 2000 tonnes, selon Eric Tafitasoa, responsable au sein d’une société opérant dans la filière.
Les régions productrices de la vanille, arôme pour plsuieurs boissons et produits de pâtissierie, connaissent depuis quelques jours une grande effervescence. Le démarrage de la campagne y est pour beaucoup.
A Toamasina et à Diego Suarew, deux régions dans le Sud-est du pays, ainsi qu’à Sava, une ville du Nord-est de l’île où se trouvent 24 000 des 29 500 hectares malgaches plantés, cultivateurs, préparateurs, conditionneurs et exportateurs ont donc entrepris une course contre la montre pour s’assurer une place sur le marché.
Dans ces régions, le dynamisme et l’effervescence sont à tout bout de champ. A sava, les magasins de textiles grouillent d’hommes venus s’approvisionner en draps et sacs spéciaux pour la campagne (utiles pour la conservation du produit). Hommes, femmes, jeunes et moins jeunes, toutes catégories confondues, s'affairent pour nettoyer et préparer les lieux de stockage. Le spectacle est à bien des égards haut en couleurs et bien réjouissant.
« Dans cette région, baptisée "capitale de la vanille", on assure deux tiers du total des exportations du pays. Ces contéres ont également le mérite d'offrir les conditions climatiques nécessaires à une pleine expression de la plante tropicale», note Eric Tafitasoa, estimant la récolte de l’année en cours de 1800 à 2000 tonnes.
« Pour cette année, la campagne a été repoussée à juin et juillet (d’habitude elle démarre plus tôt), afin d’éviter l’extraction du fruit alors qu’il est encore vert», explique Jean Michel Ravelomisa, un habitant d’Antalaha, dans la région de Sava.
Afin de lutter contre les mauvaises pratiques qui pourraient affecter la réputation et la commercialisation de la vanille malgache sur le marché mondial, les autorités se disent déterminées à contrôler toutes les étapes de la production jusqu’à la commercialisation.
« La pratique du sous-vide expose la vanille au risque de perte de la vanilline et de ses arômes naturels. Du coup, les gens se tournent vers d’autres marchés et vers la vanille de synthèse, de moindre coût mais de même qualité, voire meilleure que la vanille malgache», avait annoncé peu avant le démarrage de la campagne le ministre du Commerce, Rafidimanana Narson.
Revenant sur les dessous de la chute de la production malgache en vanille pour s’établir à 670 tonnes en 2010 et 537 tonnes en 2012, après avoir été de l’ordre de 3000 tonnes en 2005, Tafitasoa met en cause « la course effrénée provoquée par la concurrence et la recherche de profits ». Il explique qu' « à un moment, des gens ont exporté de la vanille mal préparée, avec beaucoup d’eau pour gonfler son poids, mais qui a réduit d’une manière considérable sa qualité, occasionnant sa perte».
Selon des professionnels rencontrés à Sava, durant la première semaine de la campagne, la vanille verte pourrait se négocier à 5 dollars US le kilo. Ce prix pourrait néanmoins être « multiplié par dix » pour la vanille savamment préparée pour l’exportation, soutiennent-ils.
Reste à noter que les Etats Unis sont le premier client de la vanille malgache. Pour la production, outre Madagascar, d’autres pays ont de longues traditions liées à cette culture, mais poursuivent leur production modestement. Tel est le cas des Comores, du Mexique, et dans une moindre mesure mais "sur des créneaux haut de gamme", Tahiti et la Réunion. Par contre, des pays comme l’île Maurice ou les Seychelles ne produisent plus de vanille.
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