AA / Kinshasa / Pascal Mulegwa

Dix personnes ont été portées disparues après le naufrage d’une embarcation lundi au large du village de Lweza, sur l’île d’Idjwi, dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC), ont indiqué mardi, les autorités locales.

L’embarcation, qui transportait 26 passagers, a chaviré alors qu’elle quittait la localité de Kalenge pour Bukinanyana sur la même rive, a déclaré à l’Agence Anadolu, Emmanuel Mahusi, chef du village de Lweza, dans la province du Sud-Kivu. Seize personnes ont pu être secourues, selon la même source.

Sur des images partagées sur internet, un rescapé a expliqué à la presse locale que le boat était « de petite taille » au regard du nombre de passagers embarqués.

L’ONG congolaise DEC (Droits Environnement et Citoyenneté) a indiqué à Anadolu que les victimes étaient des travailleurs d’un projet soutenu par l’organisation canadienne PROLASA (Programme international des laïcs pour la santé), qui se rendaient vers un autre site de travail.

« Le déplacement précipité de ces ouvriers, sans garanties de sécurité suffisantes, soulève des interrogations légitimes sur les responsabilités de l’entreprise concernée et sur le contrôle des autorités locales. Les premières informations indiquent que le boat aurait été mal équipé pour naviguer en toute sécurité, particulièrement sur ces eaux souvent imprévisibles du lac Kivu », a écrit l’organisation DEC.

Les recherches se poursuivent pour retrouver les dix disparus, selon les autorités.

Situé à l’est de la RDC, le lac Kivu est considéré comme l’un des plus dangereux du continent. La navigation y est risquée en raison de la présence de gaz toxiques comme le méthane et le dioxyde de carbone. Chaque année, des dizaines de personnes y périssent par naufrage, chavirement et noyade.

Les naufrages sont fréquents et souvent meurtriers en RDC. Au moins une vingtaine de personnes ont péri jeudi dans le chavirement d’une baleinière sur le lac Maï-Ndombe, dans l’ouest du pays. Malgré l’interdiction instaurée depuis trois ans des traversées nocturnes et des surcharges des embarcations de fortune, les accidents se multiplient.

Ravagé par la corruption, le secteur du transport souffre du non-respect persistant des règles de navigation dans un pays où, faute de routes praticables et d’un réseau ferroviaire fonctionnel, les voies fluviales demeurent le principal moyen de déplacement.