Mali : l'imam Dicko exprime son inquiétude dans un manifeste
-Après plusieurs mois de silence, l’imam Mahmoud Dicko, autorité morale du M5-RFP (mouvement qui a mobilisé la contestation contre le régime du président déchu Ibrahim Boubacar Keita), a émis vendredi un manifeste.

Tunis
AA/Tunis
Après plusieurs mois de silence, l’imam Mahmoud Dicko, autorité morale du M5-RFP (mouvement qui a mobilisé la contestation contre le régime du président déchu Ibrahim Boubacar Keita), a émis vendredi un manifeste dans lequel il se dit inquiet quant à l'avenir du Mali, ont rapporté des médias maliens et africains.
«Je ressens une tristesse infinie à la lumière de l’Islam, religion de paix, de tolérance et expression d’une existence hors de modèles imposés par autrui. C’est baigné dans le riche héritage des traditions savamment préservées au cours des siècles, que j’ai pu grandir et m’élever face à ce que je considère depuis trop longtemps comme une immense injustice, qui a fini par laisser notre pays dans l’impasse», déclare le guide religieux dans le manifeste relayé sur les réseaux sociaux.
L’imam ajoute que c’est avec l’esprit de responsabilité qu’il considère la légitimité de la dynamique de réveil du Peuple malien à travers les différentes manifestations populaires passées au cours de l’année 2020, rapporte le site Financialafrik.
«c’est avec gravité que j’observe les risques d’échec du combat de ce noble peuple épris de paix et de justice pour une gouvernance vertueuse. Les gouvernants doivent vivre avec l’obsession de l’intérêt général de la lutte contre l’impunité et l’intolérance, en faveur de l’égalité face à la loi et dans l’accès des services publics», poursuit Dicko.
Il affirme, en outre, qu’il s’est souvent trompé en soutenant des hommes qui, guidés par des intérêts égoïstes et matérialistes, n’ont pas su incarner le redressement tant souhaité du Mali, laissant entendre son mécontentement de la performance de la junte qui a pris les pouvoir après le coup d'Etat de août dernier.
Dicko souligne, toutefois, qu’il est sans agenda caché, ni ambition personnelle ou intérêt partisan, mais inquiet de ce feu qui embrase nos villes et nos campagnes et qui pourrait, à terme, détruire «le Vivre ensemble» dans cette maison commune qu’est le Mali, rapporte Financialafrick.
Concernant la détérioration de la cohésion sociale entre les Maliens, l’Imam Dicko estime que « la situation est périlleuse et j’ai conscience que convaincre nos concitoyens demeure aujourd’hui une exigence forte dans un Mali gangrené par la faiblesse de l’éducation, l’absence de perspective pour notre jeunesse, l’incivisme, la corruption endémique, les actes obscurantistes et les vendeurs d’illusions ».