AA / Kané Illa

La mort d’un civil malien, tué mardi par le tir d’un soldat français à Gao, dans le nord-est du Mali, a suscité de nombreuses réactions de désapprobation au sein de l’opinion malienne.

"C’est tout sauf un accident, c’est un acte prémédité", "Les soldats français doivent quitter le Mali au plus vite", "Les autorités maliennes doivent rompre les accords de défense entre le Mali et la France"…

Ce sont-là quelques-unes de nombreuses réactions exprimées par des citoyens maliens à travers le média en ligne Kati 24.

Aucune réaction n’a été enregistrée, ni du côté de la junte militaire malienne, ni de la classe politique, mercredi à 9h GMT au sujet de l’incident.

Mardi, des soldats français ont tué "accidentellement" un civil malien et ont blessé deux autres dans la région de Gao, au nord-est du Mali.

Selon un communiqué de l'état-major français, les membres de la force Barkhane ont procédé d'abord à des tirs de sommation, lorsqu'un bus roulant à vive allure avait refusé de ralentir.

L'incident s'est produit à une cinquantaine de kilomètres de Gao (Nord-Est), lorsqu'"un bus qui se dirigeait à vive allure en direction du convoi militaire (français) a fait l'objet de sommations verbales et gestuelles, puis d'un premier tir de sommation, alors que la menace de véhicules suicides est élevée", a précisé l'état-major.

"Ces premières mesures n'ont pas fait ralentir le bus", a-t-il ajouté.

"Un second tir de sommation dirigé vers le sol a alors été effectué. Deux balles ont ricoché sur le sol et traversé le pare-brise, blessant trois passagers dont l'un grièvement. Le blessé grave a été évacué par hélicoptère vers l'hôpital de la force Barkhane à Gao" mais "est décédé des suites de ses blessures", a ajouté le communiqué.

La force Barkhane a présenté "ses sincères condoléances aux proches de la victime décédée", en promettant que "toutes les mesures ont été prises pour établir les circonstances exactes de cet événement", en collaboration avec la gendarmerie malienne.

En 2014, la France a lancé l'opération militaire «Barkhane» au Mali avec la participation de 4 500 soldats, dans le but d'éliminer les groupes armés dans la région du Sahel et de limiter leur influence.

600 soldats supplémentaires ont été déployés en renfort en février 2020, suite au sommet de Pau, le 13 janvier dernier, portant les effectifs de la force Barkhane à 5100 soldats.

Comme dans les autres pays africains francophones, la présence des forces françaises est mal accueillie par une partie de l’opinion qui les assimile à des "forces d’occupation".