Afrique

En Guinée équatoriale, le futur est dans la jungle

La nouvelle ville d'Oyala, crée au coeur de la forêt équatoriale, abrite le palais présidentiel et une université pouvant accueillir 10.000 étudiants

Nadia Chahed  | 12.06.2017 - Mıse À Jour : 13.06.2017
En Guinée équatoriale, le futur est dans la jungle

Equatorial Guinea

AA/Malabo/Fabien Essiane

Dans le nord-est de la Guinée équatoriale, en plein cœur de la jungle, une ville futuriste est sur le point d’émerger.

Oyala, également appelé Djibloho, est la ville désirée par le président Teodoro Obiang Nguema. A tel point qu'en février dernier, il y a fait déplacer le siège du gouvernement initialement installé à Malabo (île de Bioko au large de la côte du continent).

Oyala est ainsi devenue la nouvelle capitale administrative du pays. Inaugurée en 2015, elle n'est toutefois pas encore achevée, et les ouvriers s'attellent jour et nuit, pour livrer ce nouveau pôle administratif et universitaire qui devrait être fin prêt pour accueillir en 2019, les douzièmes jeux Africains.

Située sur le bord du fleuve Wele dans la région du Wele Nsas, Oyala s’étale sur pas moins de 32 mille hectares, et est entourée d’une vaste forêt. Pour rejoindre la ville, une autoroute à six voies a été construite en plein cœur d’un paysage arboricole à couper le souffle. Elle est dotée de nombreux échangeurs pour desservir les localités de la province, et d’une signalétique qui n’a rien à envier aux grandes voies européennes.

« Rares sont ceux qui ont déjà vu à quoi ressemble la ville », confie un chauffeur à Anadolu.

« Nous ne sommes pas encore autorisé à nous y rendre. Pour l’instant, l’accès n’est ouvert qu’aux ouvriers et responsables des compagnies qui construisent la ville, ainsi qu'aux membres du gouvernement » ajoute-t-il.

Peu avant d’arriver dans la ville secrète, nous rencontrons une barrière militaire. «La route n’est pas encore ni inaugurée ni ouverte aux usagers. Seuls les détenteurs d’une autorisation spéciale peuvent emprunter cette autoroute», renseignent les gendarmes avant de nous laisser poursuivre notre chemin, le sésame entre nos mains.

Il faudra encore rouler deux heures avant d’apercevoir ouvriers et camions en plein cœur de la jungle. Aucune plaque ne nous indique que nous sommes arrivés, mais un ouvrier rencontré sur un des chantiers nous le confirme dans un sourire : «Vous êtes bien à Oyala ».

Un projet titanesque et pharaonique.

La ville est futuriste. En parcourant le côté nord de Oyala, nous découvrons les bâtiments d’une université qui s’étale sur 30 milles mètres carrés. D’après le ministère de l’Éducation et des Sciences, joint par Anadolu, quelques 10 mille étudiants pourront y poursuivre leurs études.

Complexes touristiques et industriels, administrations et autres édifices publics ou encore logements pour fonctionnaires... La ville prend forme.

Dans le sud, les constructions d'immeubles et de villas se poursuivent. Les habitations pourront héberger d'ici peu quelques 70.000 habitants. Un parc technologique et une zone industrielle, ainsi qu’un complexe international sont également en cours de construction, confient les ouvriers.

« De nombreux immeubles aux architectures variées poussent de la terre. Le palais de justice est presque terminé. Deux tours jumelles avec des bureaux à l'intérieur en sont à leurs énièmes étages» énumère avec fierté l'un deux.

Aux chants des oiseaux, succèdent les bruits des bulldozers, les coups de marteaux des ouvriers, sur les décombres d’une forêt dense qui s'incline devant une cité du futur pour laquelle une soixantaine d'entreprises sont à pied d'oeuvre.

Oyala a déjà coûté à l’État équato-guinéen, pas moins de 500 milliard de Franc CFA (environ 764 millions d’euros), selon un membre de la direction des grands travaux, qui confie, sous le couvert de l'anonymat, que les fonds nécessaires à la construction de la ville sont issus des recettes pétrolières, dans ce pays classé troisième plus grand producteur de pétrole en Afrique.

D'après les médias locaux, la main d'œuvre équato-guinéenne a été renforcée par des apports des Camerounais, Ivoiriens et Burkinabés.

Avec la construction d'Oyala, la Guinée équatoriale semble bien partie pour devenir un pays émergent d'ici 2020.

Seulement une partie des dépêches, que l'Agence Anadolu diffuse à ses abonnés via le Système de Diffusion interne (HAS), est diffusée sur le site de l'AA, de manière résumée. Contactez-nous s'il vous plaît pour vous abonner.
A Lire Aussi
Bu haberi paylaşın