AA / Peter Kum

La situation devient de plus en plus tendue en République centrafricaine (RCA), à l’approche des élections générales du 27 décembre, a appris l’agence Anadolu de sources concordantes, lundi.

Après la fusion, en effet, de trois des principaux groupes armés au sein d'une "Coalition des patriotes pour le changement (CPC)", ce mouvement armé a mené plusieurs attaques dans le nord-ouest du pays et se déploie autour de la capitale Bangui.

Pour y faire face, la mission onusienne en RCA (Minusca), a déployé ses forces vendredi dernier dans les zones de tension, réitérant ses appels au calme et à la tenue d’élections apaisées.

Le journal centrafricain en ligne, "Corbeaunews", a annoncé lundi que "depuis 24 heures, le convoi des véhicules en provenance de la frontière avec le Cameroun et escorté par des éléments Portugais de la Minusca, est bloqué à 20 kilomètres de Bossembele sur l’axe Boali-Bangui en raison d’intense combat qui est en cours entre les rebelles et les mercenaires russes et rwandais".

Le même journal a rapporté que "les rebelles ont abandonné la ville pour se rapprocher de Sibut, située à une centaine de kilomètres sur l’axe Bangui" et que les villes de Bossembele et Yaloké "sont toujours sous contrôle des rebelles".

Dans un communiqué dimanche, le gouvernement centrafricain a annoncé à la radio nationale que lors d’attaques contre les villes centrafricaines, le chef rebelle Sidiki Abbas du mouvement 3R et un de ses collaborateurs avaient été tués dans le combat de Bossembele.

La mort du ''Général'' Sidiki Abbas a été démentie, dimanche soir, par un communiqué du mouvement 3R (Retour, Réclamation et Réhabilitation).

La presse locale a, par ailleurs, annoncé lundi que des reporters ont aperçu le chef rebelle Abass Sidiki et l’ancien président centrafricain, François Bozizé, dans la commune de Pougole (nord-ouest).

"Les deux messieurs sont bel et bien vivants et en bonne santé", a souligné le journal en ligne "Corbeaunews".

Par ailleurs, malgré la progression des groupes armés vers la capitale Bangui et l’appel au report des élections, lancé par les partis de l’opposition, le gouvernement centrafricain reste déterminé à tenir le double scrutin du 27 décembre.

A des fins de sécurisation du processus électoral, déjà perturbé par des attaques des rebelles, le gouvernement centrafricain a fait appel à la Russie et au Rwanda.

"A cet appel, les deux pays cités ont répondu favorablement et pris les dispositions pour un appui effectif" en hommes et matériel de guerre arrivés en Centrafrique, dimanche, a annoncé, dans un communiqué, la ministre centrafricaine des Affaires étrangères, Mme Sylvie Temon.

Elle a par ailleurs appelé les Centrafricains à retirer leurs cartes d’électeur et à rester engagés dans le processus électoral.

En réaction à ces développements, le groupe G5+ (un groupe d'États et d'institutions internationales partenaires de la République centrafricaine, a souligné dans un communiqué qu’il considérait que les élections devraient se tenir le 27 décembre "dans le respect des délais constitutionnels", condamnant toutes les manœuvres et tentatives d’engager le pays dans une nouvelle transition politique en violation de la constitution centrafricaine.

Les membres du G5+ ont demandé à l’ancien président Francois Bozizé et aux groupes armés alliés à déposer immédiatement les armes, à s’abstenir de toute action de déstabilisation et à respecter la décision de la Сour constitutionnelle du 3 décembre 2020 qui a invalidé sa candidature à la présidentielle.